Les différentes épidémies de Sarbecovirus, coronavirus provenant des chauves-souris (SARS-CoV-2, SARS-CoV ou MERS-CoV), démontrent que nous ne sommes pas à l’abri d’une future épidémie. De plus, les variants du SARS-CoV-2, comme les variants Alpha (anglais), Bêta (sud-africain) ou Delta (indien), échappent en partie aux anticorps des vaccinés. Dans ce contexte, des chercheurs américains (Université de Washington, Seattle, et Université de caroline du Nord, Chapel Hill) développent actuellement un vaccin permettant d’immuniser contre ces nouveaux variants, mais aussi contre d’autres Sarbecovirus, qui pourraient être responsables d’une future épidémie.
Pour cela, ces chercheurs ont utilisé le domaine RBD (pour « Receptor Binding Domain ») de la protéine de surface Spike, domaine de liaison au récepteur cellulaire ACE2 pour l’entrée du virus dans la cellule. Ils ont alors greffé des domaines RBD sur des nanoparticules, dont le diamètre est généralement compris entre 1 et 100 nanomètres. Elles sont de 2 types : soit une mosaïque de domaines RBD (différents domaines RBD sur une même nanoparticule), soit un cocktail de différentes nanoparticules portant chacune un domaine RBD. Les scientifiques ont montré que ce candidat-vaccin permet une réponse robuste d’anticorps neutralisants et de lymphocytes T CD4.
Ils ont ensuite testé ce vaccin chez la souris. Il semble protéger ces rongeurs contre une infection par le SARS-CoV-2, même avec une dose faible ou unique. Les chercheurs ont ensuite testé la neutralisation des variants du SARS-CoV-2. Le vaccin permet aussi la production d’anticorps neutralisants efficaces contre différents variants du SARS-CoV-2. Il apparaît ainsi immunogène et protecteur chez les souris contre les variants émergents du virus, mais aussi contre différents Sarbecovirus.
En conclusion, les scientifiques ont prouvé qu’un vaccin composé de nanoparticules portant les domaines RBD de différents Sarbecovirus permet une protection efficace contre le SARS-CoV-2 et ses variants émergents, mais également contre les Sarbecovirus. Ce vaccin, efficace même après une seule injection, permettrait de traiter un maximum de population. Il est actuellement en essai clinique de phase II/III.