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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Pourquoi les PVD acceptent-ils mieux le vaccin ?

A la fin du mois de juin 2021, plus d’une douzaine de vaccins contre la COVID-19 ont reçu une autorisation de mise sur le marché dans de nombreux pays. Par exemple, le vaccin AstraZeneca a reçu le plus grand nombre d’autorisations (115 pays). Le vaccin Pfizer-BioNTech, quant à lui, a été approuvé dans plus de 90 pays.

Jusqu’ici la distribution des vaccins reste inégale, la majeure partie des stocks étant réservée aux pays développés. Mais si un vaccin sûr reste la meilleure solution pour une sortie rapide de la pandémie, encore faut-il atteindre une immunité collective. Pour cela, il faut que les vaccins soient distribués de manière équitable à travers le monde, mais également acceptés par une grande partie de la population. Une étude internationale vient d’évaluer l’adhésion des populations de pays en voie de développement (PVD).

Des chercheurs ont étudié le résultat de 15 enquêtes réalisées auprès des populations de 10 PVD d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. Ils ont comparé ces résultats aux résultats obtenus en Russie et aux États-Unis, deux pays développés impliqués dans la Recherche et Développement de vaccins. Ces sondages, réalisés par téléphone, incluent au total plus de 44 000 individus et sont fondés sur des questions concernant les comportements face aux vaccins.

Les scientifiques ont ainsi pu montrer que le taux d’acceptation moyen dans la population des PVD est de 80% (entre 66% et 97%). Ce taux est supérieur à celui calculé aux États-Unis (65%) comme en Russie (30%). Les taux les plus bas ont été observés au Pakistan et au Burkina Faso (66%) et les femmes sont moins disposées que les hommes à se faire vacciner. Les chercheurs ont également observé des différences dans l’adhésion au vaccin selon l’âge, mais cela varie en fonction des pays : en Inde et au Nigéria, les personnes de moins de 25 ans sont moins enclines à se faire vacciner que les adultes de 25 à 54 ans. En revanche, au Mozambique comme au Rwanda, les jeunes de moins de 25 ans sont plus favorables à la vaccination que les plus âgés.

Les auteurs ont ensuite analysé les raisons de ces consentements divers. En premier lieu, les personnes interrogées veulent être protégées à titre personnel. Deuxièmement, elles souhaitent protéger leur famille. Chez les plus réticents, c’est d’abord des effets secondaires dont on se méfie. Mais les personnes interrogées ont aussi des doutes sur l’efficacité des vaccins, et en dernier lieu certaines ne se sentent pas concernées par la COVID-19.

Enfin, les chercheurs ont voulu savoir qui les sondées écoutaient le plus. Dans presque tous les pays, c’est en premier lieu le corps médical, puis la famille et les amis. En revanche, les conseils des leaders, politiques ou religieux, et des célébrités apparaissent peu suivis.

Si l’on compare la situation de ces pays à celle des pays du Nord, il apparaît qu’ils adhèrent globalement davantage. Le taux d’acceptation des vaccins contre les maladies infectieuses communes, comme la tuberculose ou la rougeole, est généralement haut dans ces pays. Ces résultats vont donc permettre de cibler les nations dans lesquelles l’acceptation du vaccin est plus bas pour développer des campagnes de communication spécifiques.

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