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Lutter contre les inégalités face aux vaccins

Pour se protéger de la pandémie, il est nécessaire d’avoir des vaccins efficaces, mais également accessibles. Or aujourd’hui, on observe de grandes inégalités. Plus précisément, ces disparités sont de deux ordres :

  • Premièrement, les pays développés ont obtenu la majeure partie du stock mondial, en achetant plus de deux fois les volumes nécessaires pour vacciner leur population. De ce fait, certains pays en développement ont à peine commencé leur campagne de vaccination.
  • Deuxièmement, la diffusion des vaccins pose un problème dans ces pays, notamment en Afrique. C’est la même difficulté que celle des traitements anti-VIH au milieu des années 1990-début 2000 : la disponibilité des traitements seule n’est pas suffisante pour contrôler la maladie. Il est nécessaire d’avoir une infrastructure de santé permettant de les diffuser, d’obtenir l’adhésion de la population aux soins, d’identifier les populations à risque et de développer la prévention.

Voilà donc les défis à relever pour une diffusion mondiale efficace et équitable des vaccins contre le SARS-CoV-2. Les acteurs internationaux et le personnel soignant ont réfléchi aux différentes solutions qu’il importe de soutenir. En voici quelques exemples :

  • Tout d’abord, concernant les problèmes de stock et d’approvisionnement des vaccins, la première solution, c’est de coordonner des décisions internationales. En effet, très tôt durant la pandémie, chaque gouvernement a investi de son côté dans ses compagnies pharmaceutiques. Cela a inévitablement engendré de nombreux petits investissements, souvent risqués, et n’a assuré ni un stock satisfaisant, ni une répartition équitable des doses de vaccins. Cela existe déjà en partie puisqu’une petite douzaine de pays faisant partie du CEPI (pour Coalition for Epidemic Preparedness Innovations, créé il y a quelques années) ont investi, depuis 2020, plus de 5,6 billions de dollars dans la recherche et développement académique et privée, illustrant l’importance de grands investissements conjoints pour faire avancer rapidement l’innovation, le développement et la production. De nombreuses compagnies privées ont reçu des financements du CEPI, dont AstraZeneca et Novavax.
  • La 2ème solution, proposée dans plus de 100 pays, serait de lever les barrières des brevets et propriétés intellectuelles sur les vaccins contre la COVID-19. En effet, le stock actuel est insuffisant, et le peu de pays producteurs n’assurent pas une distribution équitable des doses.

Au-delà des aspects de stock de vaccins, il faut également l’infrastructure permettant de fournir une logistique efficace pour la réception et la distribution de ces thérapeutiques (locaux, équipements pour la conservation). C’est le cas surtout pour les vaccins ARNm (Moderna et Pfizer-BioNTech) qui nécessitent une conservation à -20°C, et donc des équipements, du personnel et de l’énergie électrique stable. De plus, comme dans les pays développés, la population africaine est sceptique quant à la fiabilité du vaccin (environ 56% en République Démocratique du Congo). Il est alors indispensable de mettre en place des campagnes d’information et de communication autour du vaccin, pour contrer la désinformation qui circule notamment sur les réseaux sociaux.

La disponibilité du vaccin n’est donc pas une condition suffisante pour contrôler la pandémie. Pour permettre une distribution équitable et universelle, il est nécessaire de prendre en compte les besoins en matière d’infrastructures, de logistique, d’épidémiologie locale, et d’adhésion des populations, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier.

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