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On a optimisé la région non-codante de l’ARNm du vaccin Curevac

Contrairement aux autres vaccins à ARNm, le CVnCoV développé par CureVac n’utilise pas de pseudouridine ou de modification des nucléosides. L’ARNm de Spike du SARS-CoV-2, qui régit l’entrée virale et constitue la cible des anticorps neutralisants, y est encapsulé dans des nanoparticules lipidiques sous sa forme de pré-fusion stabilisée. Son efficacité est actuellement évaluée dans l’essai clinique HERALD (phase 2b/3), qui inclut plusieurs variants, et le vaccin montre 48% d’efficacité contre les cas symptomatiques de COVID-19. CureVac a aussi développé le CV2CoV, identique au CVnCoV, mais qui porte des modifications dans les régions non-codantes encadrant l’ARNm de Spike, ce qui permet une meilleure expression de la protéine in vitro.

Des chercheurs allemands de CureVac (Tübingen) se sont associés avec des chercheurs américains de l’Université d’Harvard (Boston) et du Ragon Institute (Cambridge) pour évaluer le CV2CoV in vivo. Pour cela, des macaques cynomolgus ont été vaccinés afin de comparer son pouvoir immunogène et son efficacité de protection à ceux du CVnCoV. On a espacé les 2 doses de 4 semaines et aucun effet secondaire n’a été observé. Le CV2CoV induit une réponse immune plus forte que le CVnCoV : les niveaux de cytokines inflammatoires sanguines sont plus élevés, ainsi que les réponses cellulaires T et B-mémoires. Le CV2CoV entraîne aussi 20 fois plus d’anticorps neutralisants spécifiques de la souche d’origine que le CVnCoV, et  cela à des niveaux comparables à ceux induits par le vaccin de Pfizer. Les anticorps neutralisants spécifiques des variants D614G, Alpha, Bêta, Lambda, Kappa et Delta sont 10 fois supérieurs. 

Deux jours après inoculation par la souche d’origine, les niveaux d’ARNm subgénomique, qui reflètent la quantité de virus actifs présents dans les voies respiratoires supérieures et inférieures (fluides bronchoalvéolaires) des animaux vaccinés, étaient respectivement 1000 et 10 000 fois inférieurs à ceux du groupe placebo. Avec le CVnCoV, la réduction est plus modeste. Le niveau de protection est donc lié aux taux d’anticorps neutralisants induits par les vaccins. Dix jours après, les animaux ont été autopsiés et on a observé moins de lésions pulmonaires avec les 2 vaccins, sans différence sensible.

Le CV2CoV induit donc une meilleure réponse humorale et cellulaire que le CVnCoV chez le macaque, mais aussi une meilleure protection contre le virus d’origine. L’optimisation des régions non-codantes peut donc substantiellement améliorer l’efficacité de protection des vaccins à ARNm, sans modifier les nucléosides. Ce vaccin est ainsi très prometteur, mais sa protection reste à évaluer contre les différents variants ainsi que sa durée d’immunisation. Des essais cliniques du CV2CoV sont actuellement en cours de planification.

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