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Mieux comprendre les cas sévères

La COVID-19 peut présenter différentes formes chez les patients, allant des personnes asymptomatiques aux cas sévères. La plupart des patients sont tout de même atteints de symptômes modérés. Chez les patients aux symptômes sévères, une réponse immune surdimensionnée se déclenche, notamment pour les polynucléaires neutrophiles, monocytes et plaquettes, mais cette réponse apparaît inefficace. Les causes et conséquences de cette variabilité de formes de la maladie restaient mal connues, mais des chercheurs de l’Université de Californie San Francisco les ont récemment étudiées.

Ils ont pour cela comparé 2 groupes de patients : 11 patients ayant des symptômes modérés (qui ont réalisé un court séjour à l’hôpital mais n’ont pas eu besoin de respirateur ni de soins intensifs) et 10 patients ayant des symptômes sévères (qui ont requis une intubation et des soins intensifs). On a réalisé une analyse transcriptomique de cellules uniques du sang total. Cela consiste à séquencer les ARN messagers pour connaître le niveau d’expression de chaque gène selon les différentes cellules. En effet, les gènes sont transcrits en ARNm avant d’être traduits en protéines.

Quelles sont les conclusions ? Tout d’abord, une corrélation est observée entre le nombre de polynucléaires neutrophiles et la sévérité de la maladie. Chez les patients atteints d’une forme modérée de COVID-19, les polynucléaires neutrophiles, monocytes, macrophages, cellules dendritiques et lymphocytes expriment fortement des gènes (ISG) stimulant la réponse interféron en comparaison des patients atteints d’une forme sévère. Les interférons sont des messagers cellulaires favorisant la mise en place d’une immunité antivirale. Dans le sérum des patients atteints d’une forme sévère, des facteurs semblent nuire à l’expression des gènes ISG. De plus, de forts taux d’anticorps sont retrouvés dans le sérum des patients atteints de formes sévères par rapport aux patients avec une forme modérée. Ces anticorps retrouvés dans le sérum des formes sévères réduisent la quantité de virus et semblent inhiber les signaux intracellulaires du récepteur de l’interféron.

Dans l’ensemble, ces résultats apportent un premier élément d’explication de la désorganisation de la réponse immunitaire chez les patients les plus atteints.

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