News

COVID-19.info

Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

Site développé par 100pour100 MEDECINE

L’intérêt des auto-tests

La pandémie de COVID-19 dure depuis maintenant plus d’un an. On peut encore craindre l’apparition de variants potentiellement plus transmissibles. Si le retour à un confinement n’a rien d’impossible, ces mesures sanitaires ont cependant des effets néfastes sur l’économie et le bien-être de la population. Les gouvernements doivent donc prendre en compte ces différents éléments dans leur prise de décision, ce qui réclame une vision précise de l’ampleur de l’épidémie. Mais dans la plupart des pays, les données épidémiologiques sont biaisées par la performance des systèmes de santé, l’accès et l’adhésion de la population aux tests. Pour dépasser cette difficulté, des chercheurs anglais (Imperial College London) proposent aujourd’hui un système de surveillance permettant de repérer rapidement une éventuelle résurgence de la transmission du virus.

Ces chercheurs ont en effet réalisé un programme de surveillance épidémiologique en Angleterre grâce à des autotests sur un échantillon représentatif de près de 600 000 individus entre mai et septembre 2020. Les résultats ont ainsi montré que la prévalence (nombre de cas) était de 0.16% au mois de mai et a diminué jusqu’à atteindre son plus bas niveau mi-août (0.040% d’infections). Ensuite, la prévalence a augmenté pour atteindre 0.13% début septembre. Les scientifiques ont donc observé que les résultats de cette étude étaient loin des données épidémiologiques de surveillance de routine remontées par les centres de dépistage, puisqu’au mois de mai, lors du pic de la première vague, l’incidence rapportée était de 5% et la période de décrue plus courte. De plus, les chercheurs ont remarqué que l’âge moyen des personnes infectées apparaît inférieur dans cette étude. Il faut tout de même noter que les auto-tests utilisés ont une sensibilité inférieure aux écouvillonnages nasopharyngés effectués par les centres de prélèvements et la prévalence a donc sans doute été légèrement sous-estimée.

Cette étude démontre l’intérêt d’une surveillance épidémiologique nationale étendue pour détecter une reprise de l’épidémie. En effet, les chiffres des centres de dépistage sont biaisés. Tester un échantillon plus large et plus représentatif de la population paraît donc indispensable. Il faut pour cela diffuser des auto-tests en grand nombre. Ces données plus précises permettront aux gouvernements de peser plus efficacement le ratio coûts/bénéfices des mesures restrictives à mettre en place.

error: Content is protected !!