Certains patients infectés par le SARS-CoV-2 nécessitent une hospitalisation, la maladie pouvant évoluer jusqu’à une insuffisance respiratoire sévère. Chez ces patients atteints sévèrement de COVID-19, des traitements immunomodulateurs, comme les corticoïdes, peuvent diminuer le nombre de décès. En revanche, les traitements antiviraux, comme le Remdesivir, ne permettent pas de réduire la mortalité, mais seulement le nombre d’hospitalisations. L’immunité humorale (les anticorps) joue un rôle essentiel dans la réponse immunitaire face au SARS-CoV-2, mais cette réponse n’est forte que quelques semaines après l’infection. Chez les patients atteints de formes sévères de COVID-19, une plus forte réponse anticorps a été observée, mais décalée dans le temps.
En s’inspirant de ces observations, on utilise le plasma (qui contient des anticorps) d’individus guéris d’une infection. Cela s’appelle l’immunothérapie passive et on la pratique depuis plus de cent ans. Une étude du RECOVERY Collaborative Group (Université d’Oxford) vient de publier les résultats de l’efficacité et la sûreté de ce traitement par le plasma de patients guéris chez des personnes hospitalisées pour COVID-19.
Dans cette étude, 11 558 patients ont été enrôlés, la moitié a reçu le plasma d’individus guéris, l’autre moitié uniquement les soins classiques. 92% des patients ont commencé un traitement classique par corticostéroïde avant la formation des deux groupes. L’âge moyen était de 63,5 ans, et le délai moyen depuis l’apparition des symptômes était de 9 jours. Sur l’ensemble des patients, 5% ont dû être placés sous respiration mécanique, 87% sous oxygène et 8% n’ont reçu aucune aide pour respirer.
La première conclusion, c’est qu’il n’y a pas de différence de mortalité à 28 jours entre les patients traités par l’immunothérapie et ceux traités par les traitements classiques : 24% des patients sont décédés dans chacun des groupes. Il n’y a pas non plus de différence significative en recourant à la ventilation mécanique (respiration artificielle). De plus, les causes de la mort sont semblables avec ou sans immunothérapie. Enfin, avec ou sans traitement, la durée des symptômes ou la mort s’observent identiquement, quels que soient l’âge ou l’origine ethnique des patients.