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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Les variants anglais et sud-africain seraient-ils plus dangereux?

La COVID-19 a déjà causé la mort de plus de 2,6 millions de personnes à travers le monde. Mettre fin à cette pandémie suppose de développer des traitements et des vaccins efficaces. Des anticorps thérapeutiques sont actuellement utilisés pour traiter les patients et une course pour la vaccination est engagée à travers le monde après la conception rapide de différents vaccins.

Cependant, les anticorps thérapeutiques et les vaccins approuvés par les différentes instances de santé nationales et internationales présentent une forte efficacité contre le SARS-CoV-2 initial qui est apparu en 2019 (SARS-CoV-2-2019). L’émergence récente des variants anglais (B.1.1.7) et sud-africain (B.1.351) est préoccupante en raison de la facilité avec laquelle ils se transmettent et se répandent à travers le monde.

Des chercheurs New-Yorkais viennent de montrer que le variant anglais, bien que réfractaire à certains anticorps, demeure sensible aux vaccins. Mais les résultats obtenus avec le variant sud-africain sont plus inquiétants : il serait résistant à la plupart des anticorps monoclonaux thérapeutiques et relativement insensible aux différents vaccins.

Les chercheurs ont tout d’abord testé les plasmas provenant de 20 patients convalescents au printemps 2020, capables de neutraliser SARS-CoV-2-2019. Parmi ces 20, 16 ne présentaient que 2,5 fois moins de leur activité neutralisante contre le variant sud-africain tout en maintenant leur activité contre le variant anglais. La résistance du variant sud-africain s’expliquerait par la mutation E484K de Spike comme cela a déjà été rapporté (voir lettre News-COVID-19.info 1-7 Mars 2021).

Ces chercheurs ont également testé ces échantillons de plasma contre des pseudo-virus portant chacun une des 8 mutations individuelles du variant sud-africain, ou l’ensemble de ces huit mutations (UKD8), ou encore l’ensemble des 9 mutations de variant anglais. Le pseudo-virus UKD8, qui possède Spike du variant anglais, présente des résultats différents de ceux obtenus avec le variant anglais entier. Cela montre que les pseudo-virus ne sont pas toujours neutralisés de la même façon que les virus naturels.

Ils ont ensuite évalué la neutralisation des sérums de 12 participants d’un essai sur le vaccin Moderna et de 10 participants d’un essai sur le vaccin Pfizer contre le SARS-CoV-2-2019, le variant anglais et le variant sud-africain. Dans l’ensemble, l’activité neutralisante contre le variant anglais était essentiellement la même que pour le virus de 2019, SARS-CoV-2-2019, mais plus faible contre le variant sud-africain (12,4 fois avec Moderna et 10,3 fois avec Pfizer).

Ces résultats montrent que les vaccins actuellement déployés devraient être efficaces contre le variant anglais. En revanche, il serait de 10,3 à 12,4 fois moins efficace contre le variant sud-africain, ce qui confirme les résultats d’une précédente étude (Voir lettre News-COVID-19.info 1-7 Mars 2021 ). Cela apparaît inquiétant à la lumière de rapports récents selon lesquels les vaccins Novavax et Johnson & Johnson auraient montré une baisse substantielle d’efficacité en Afrique du Sud. Il devient donc impératif d’arrêter le plus rapidement possible la transmission du virus, en accentuant les mesures d’atténuation et en accélérant le déploiement des vaccins.

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