Ces chercheurs ont tout d’abord comparé l’efficacité in vitro des lipopeptides monomériques et dimériques spécifiques de la protéine S du SARS-CoV-2. Ils ont ainsi démontré qu’un lipopeptide dimérique était plus efficace mais également non toxique pour les cellules, même aux plus hautes doses. De plus, il apparaît que ce lipopeptide est efficace contre les variants viraux qui se propagent actuellement.
Ils ont ensuite testé l’efficacité de cette molécule in vivo, grâce à un modèle animal largement utilisé pour étudier la transmission des virus respiratoires : le furet. Les mustélidés (famille des furets) peuvent naturellement être infectés par le SARS-CoV-2, comme le démontrent les épidémies dans les fermes de visons (voir lettre News-COVID-19.info 16-22 Novembre 2020). Lors de ce test, les furets ont été traités de manière préventive avec le lipopeptide administré par voie intranasale, avant d’être mis en contact pendant 24h avec des furets infectés. On a utilisé des furets non traités pour contrôler l’efficacité du traitement. Le résultat, c’est que l’ensemble des furets traités n’a pas été infecté par le virus, contrairement à tous les furets-contrôles non traités.
L’administration intranasale prophylactique du lipopeptide, mis au point par les chercheurs, semble donc éviter la transmission du SARS-CoV-2 entre furets. Il faudra cependant confirmer ces résultats chez l’homme. Les lipopeptides, contrairement aux anticorps, sont peu coûteux à produire et se conservent facilement. Ils pourraient donc être une arme supplémentaire, sûre et efficace, pour endiguer la pandémie de COVID-19.