Le variant Delta, dit indien, est maintenant présent dans de nombreux pays. Identifié en Inde en octobre 2020, il est rapidement devenu dominant dans plusieurs régions du pays, puis au Royaume Uni. Ce variant apparaît encore plus transmissible que le variant Alpha anglais. Cette souche est composée de 3 sous-types présentant différentes mutations dans la protéine de surface Spike (S). Mais dans quelle mesure parvient-elle à échapper au système immunitaire et plus précisément aux anticorps neutralisants ? Des chercheurs français viennent d’évaluer ce risque chez des patients infectés ou après la vaccination.
Ces chercheurs ont isolé le variant Delta d’un écouvillon nasopharyngé d’un voyageur symptomatique revenant d’Inde. Le virus a été mis en culture cellulaire afin de réaliser des tests de neutralisation. Ces tests permettent de mesurer l’échappement du virus au sérum (qui contient les anticorps) de patients ayant été infectés par une autre souche ou ayant été vaccinés.
A quelles observations sont-ils parvenus ? Tout d’abord, les sérums de 56 individus d’une cohorte d’Orléans infectés 6 mois auparavant par les variants Alpha (anglais) ou Bêta (sud-africain), et de 47 individus d’une cohorte de Strasbourg infectés 12 mois plus tôt, ont été récoltés pour effectuer des tests de neutralisation. Le variant Delta apparaît plus résistant à la neutralisation, particulièrement 1 an après l’infection.
Ensuite, les sérums de 59 individus vaccinés avec les vaccins Pfizer-BioNTech ou Astrazeneca ont également été collectés pour des tests de neutralisation. Ces 2 vaccins fournissent une réponse efficace contre le variant Delta mais uniquement après la 2nde dose, et avec une efficacité de neutralisation tout de même inférieure à celle du variant Alpha.
En conclusion, même si le variant Delta est plus résistant, il peut être néanmoins neutralisé par les anticorps provenant de personnes infectées par une autre souche ou vaccinées.