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Les animaux domestiques seraient-ils infectés ?

Le SARS-CoV-2 est un virus d’origine animale qui aurait été transmis à l’homme, provoquant rapidement une pandémie. La transmission du virus est principalement interhumaine mais il pourrait se transmettre à certains animaux, notamment domestiques.

En effet, des cas sporadiques d’infection de chiens et de chats ont été rapportés : certains chiens étaient peu sensibles au virus alors que des chats pouvaient développer une pathologie respiratoire avec une forte charge virale.

Récemment, de mars à mai 2020, on a mené une étude pour surveiller épidémiologiquement des chats et des chiens vivant dans différentes régions d’Italie. Au total, on a analysé les prélèvements de 603 chiens et 316 chats: des tests PCR (analyse de la présence du virus au moment du prélèvement) et sérologiques (analyse des anticorps développés contre le virus, marqueurs d’une infection passée) ont été réalisés sur ces animaux classés en 3 catégories selon leur foyer : vivant dans un foyer contaminé par le SARS-CoV-2, suspecté d’être contaminé, ou non infecté.

L’ensemble des animaux testés en PCR s’est avéré négatif, ce qui signifie l’absence de virus au moment du prélèvement. A partir du deuxième type d’analyse, des anticorps neutralisants, dirigés contre le SARS-CoV-2, ont cependant été détectés chez 3.3% des chiens et 5.8% des chats testés, signe d’une infection passée. Plus précisément, parmi les animaux vivant au sein de foyers infectés, 12.8% des chiens ont développé des anticorps neutralisants et 4.5% des chats. Parmi ceux qui vivaient dans un foyer suspecté d’avoir été infecté, 14.3% des chiens ont développé des anticorps neutralisants et 0% des chats (mais sur un total de 3 chats seulement). Enfin, parmi ceux qui évoluaient dans les foyers n’ayant pas été infectés par le virus, 1.5% des chiens ont développé des anticorps neutralisants et 2.6% des chats.

C’est ce qu’on peut représenter schématiquement ainsi :

Le lien entre les foyers infectés par le SARS-CoV-2 et la présence d’anticorps neutralisants (signifiant une infection passée) est évident pour les chiens uniquement. Cela contraste avec les premières études expérimentales qui démontraient une vulnérabilité au virus supérieure pour les chats que pour les chiens. Cela pourrait être expliqué par le fait que les interactions au sein d’un foyer entre les hommes et les chiens sont plus importantes comparées aux chats. Il faut également noter qu’aucun des jeunes animaux (de moins de 1 an) ne possède d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, signe qu’ils n’ont pas été contaminés. Aussi, les tests RT-PCR ont été négatifs chez tous les animaux testés, même pour ceux possédant des anticorps neutralisants. Cela pourrait suggérer qu’ils n’abritent le virus que sur une courte période.

En conclusion, le pourcentage d’animaux ayant développé des anticorps dirigés contre le virus montre que ces infections ne sont pas rares. Toutefois, nous ne savons pas, actuellement, si les animaux de compagnie jouent un rôle important dans la propagation de l’épidémie de SARS-CoV-2.

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