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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Le variant californien serait-il dangereux ?

Bien que le SARS-CoV-2 mute peu par rapport aux autres virus ARN, le rythme soutenu de la pandémie de COVID-19, du fait de sa haute transmissibilité, fait que la souche d’origine de Wuhan a déjà acquis une certaine diversité génétique. Cela se traduit par la découverte régulière de nouveaux variants, modifiant leur transmission, leur virulence ou leur capacité d’échappement à l’immunité, qu’elle soit naturelle (après une infection) ou vaccinale. Parmi ces variants, certains sont surveillés de près comme le variant anglais, sud-africain ou brésilien. En janvier 2021, on a identifié un variant californien portant notamment une mutation nouvelle, la L452R. Des chercheurs de San Francisco (University of California San Francisco/ UCSF-Abbott Viral Diagnostics and Discovery Center) viennent de décrire la propagation de ce variant en Californie, sa transmissibilité et sa capacité d’échapper à la neutralisation par les anticorps.

Pour cela, ces chercheurs ont séquencé le génome viral de 2 172 patients de Californie entre septembre 2020 et janvier 2021. Ils ont ainsi pu observer que ce variant est devenu majoritaire en Californie, passant de 0 au début du mois de septembre 2020 à plus de 50% cinq mois plus tard. Ils ont pu estimer que ce variant avait une transmissibilité augmentée d’environ 20%. Cela peut être expliqué par une entrée facilitée dans la cellule, bien que la mutation L452R ne soit pas située directement dans la région d’interaction avec le récepteur cellulaire ACE2 (contrairement à la mutation N501Y des variants anglais, sud-africain et brésilien). De plus, la charge virale, chez les patients infectés par ce variant, apparaît deux fois supérieure à celle des autres souches circulant à l’époque. Enfin, les chercheurs ont réalisé des tests de neutralisation en utilisant les sérums (contenant les anticorps) de patients convalescents ou vaccinés avec le vaccin Pfizer-BioNTech ou Moderna. Le variant californien serait près de sept fois moins bien neutralisé par les sérums des patients convalescents et deux fois moins par les sérums des patients vaccinés.

En conclusion, le variant californien, portant notamment la mutation L452R, est devenu majoritaire dans cette région seulement quelques mois après son apparition, du fait notamment de sa plus haute transmissibilité. Ce variant semble avoir un échappement aux anticorps modéré face au vaccin. Sa surveillance doit donc continuer car il pourrait acquérir des mutations supplémentaires, augmentant encore sa transmissibilité ou sa capacité d’échappement à l’immunité.

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