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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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La vaccination massive, meilleure arme face au variant anglais

Le variant anglais du SARS-CoV-2, détecté pour la première fois au sud de l’Angleterre en septembre 2020, s’est rapidement répandu à travers tout le pays jusqu’à devenir majoritaire. Il est aujourd’hui présent dans plus de 114 pays à travers le monde. Ce variant est caractérisé par 14 mutations et 3 délétions, dont 8 dans la protéine de surface Spike. Au moins 3 mutations semblent avoir un impact sur les fonctions du virus : la mutations N501Y permettrait une meilleure affinité pour le récepteur cellulaire ACE2 qui faciliterait l’entrée du virus dans la cellule. La mutation P681H aurait une importance dans l’infection et la transmission du virus. Enfin, la délétion 69-70 serait liée à un échappement immunitaire et une augmentation de l’infectivité. Des chercheurs de l’École d’Hygiène et de Médecine Tropicale de Londres ont cherché à mieux comprendre pourquoi ce variant semble se répandre plus rapidement que les autres souches du virus. Ils ont voulu estimer la sévérité de la maladie liée à ce nouveau variant et évaluer les mesures sanitaires efficaces pour ralentir sa propagation.

Pour cela, ils ont tout d’abord estimé le taux de transmission du virus grâce aux données du nombre de cas au Royaume-Uni, au Danemark, en Suisse et aux États-Unis. En utilisant des modélisations mathématiques, il apparaît que ce nouveau variant serait 43 à 90% plus transmissible que la souche d’origine.

Afin de comprendre les mécanismes de cette augmentation de la transmissibilité, ils ont analysé les potentiels changements des contacts sociaux entre les individus. Cependant, ces modifications des habitudes sociales semblent insuffisantes pour expliquer cette augmentation de transmission du virus.

Ces scientifiques n’ont pas mis en évidence de différences de sévérité de la maladie liée à ce variant, contrairement à une étude précédente (voir lettre News-COVID-19.info 22-28 Mars 2021), bien que leurs résultats doivent être confirmés.

Enfin, les chercheurs ont simulé la dynamique de l’épidémie entre décembre 2020 et juin 2021 en tenant compte de différents scénarios de mesures sanitaires et de vaccinations. Si leurs recherches datent de l’an passé, force est de constater que leurs projections se confirment aujourd’hui en grande partie.

Dans toutes leurs projections initiales, ils prévoyaient une nouvelle vague de cas et de décès en 2021, même si cette dernière pouvait être réduite par des mesures sanitaires strictes. En l’absence de déploiement important de la vaccination, le nombre de cas d’hospitalisation et de décès en 6 mois devait été plus important qu’en 2020, quelles que soient les mesures sanitaires. Selon eux, si la vaccination était de seulement 200 000 personnes par semaine, son impact aurait été limité. En revanche, si la campagne de vaccination s’accélérait pour atteindre 2 000 000 par semaine, l’impact sur les hospitalisations et les décès devrait être beaucoup plus important.

C’est ce qu’on peut représenter ainsi :

En conclusion, ces scientifiques ont montré la propagation plus rapide du variant anglais. La dynamique de l’épidémie due à ce variant au Royaume-Uni risque d’être similaire pour les variants apparus en Afrique du Sud et au Brésil. En réponse rapide à l’apparition du variant anglais, les autorités du Royaume-Uni ont mis en place un troisième confinement strict avec fermeture des écoles dès le 5 janvier 2021. Mais, c’est surtout la campagne de vaccination, permettant d’atteindre rapidement une immunité collective, qui a limité la nouvelle vague de décès.

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