La vaccination massive des populations est l’un des grands espoirs pour mettre un terme à la pandémie de COVID-19. Les vaccins fondés sur la souche d’origine de Wuhan permettent la production d’anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2. Les vaccins ARNm Pfizer-BioNTech ou Moderna permettent une excellente protection contre la COVID-19 grâce à un schéma vaccinal en 2 injections. Cependant, peu de données existent au sujet de l’efficacité de ces vaccins chez les personnes âgées. De plus, l’émergence de nouveaux variants, plus transmissibles et moins sensibles aux anticorps, réduit l’efficacité de ces vaccins. Des chercheurs anglais (Cambridge Institute of Therapeutic Immunology & Infectious Disease, University of Cambridge, NIHR Bioresource Cambridge) ont analysé la réponse immunitaire des personnes de plus de 80 ans et de jeunes professionnels de santé, vaccinés avec le vaccin Pfizer-BioNTech.
Ces chercheurs ont étudié le sérum (qui contient les anticorps) de 140 participants ayant reçu au moins une dose du vaccin, à un âge moyen de 72 ans, en réalisant des tests de neutralisation de la souche d’origine. Après la 1ère dose, ils ont observé qu’il y avait une relation non linéaire entre l’âge et l’efficacité de neutralisation, avec une baisse nettement marquée à partir de 80 ans. De plus, 3 à 12 semaines après la 1ère dose, le sérum de la moitié des individus de plus de 80 ans ne possède pas d’activité neutralisante du virus. En revanche, après la 2nde dose, tous les individus possèdent une réponse neutralisante. Les scientifiques ont également noté que cette efficacité de neutralisation après la 2nde dose est supérieure quand les 2 doses sont espacées de 12 plutôt que de 3 semaines. Mais si cette neutralisation est efficace contre la souche d’origine, elle apparait réduite contre les variants Alpha anglais, Bêta sud-africain et Gamma brésilien. Les plus faibles taux de neutralisation sont observés chez les personnes de plus de 80 ans.
Ainsi, après une vaccination Pfizer-BioNTech, l’âge réduit la réponse neutralisante, et surtout à partir de 80 ans. Les personnes âgées étant une population particulièrement à risque, il est donc primordial de suivre leur réponse à la vaccination.