Quelle est l’efficacité d’une seule dose de vaccin Pfizer-BioNTech ?

Le vaccin ARNm Pfizer-BioNTech a été le premier vaccin contre le SARS- CoV- 2 mis sur le marché. Deux doses de ce vaccin confèrent 95% de protection contre la souche d’origine de Wuhan. Mais cette efficacité doit être revue à la baisse quand les 2 doses ne sont pas administrées et selon la nature des variants. Ainsi le Royaume-Uni a choisi de vacciner le maximum de personnes avec une seule dose, en augmentant le délai entre les 2 doses. De plus, l’émergence de variants, comme les variants Alpha anglais ou Bêta sud-africain, change la donne. Des chercheurs anglais (Impérial College London, Queen Mary University of London, NHSTrust London) ont donc évalué la réponse immunitaire après seulement une dose du vaccin Pfizer-BioNTech.

Ces chercheurs ont étudié la réponse lymphocytes B (LB, qui fabriquent les anticorps), lymphocyte T (LT) et anticorps neutralisants d’une cohorte de professionnels de santé anglais ayant reçu une seule dose de vaccin. Certains avaient été déjà infectés naturellement par la souche d’origine du SARS-CoV-2, d’autres non (individus naïfs).

70% des individus vaccinés naïfs ont développé une réponse LT dirigée contre la protéine de surface Spike (S) du virus, contre 90% des personnes infectées et vaccinées. De la même façon, la réponse LB est largement supérieure chez les individus vaccinés après avoir été infectés que chez les individus naïfs. Enfin, les individus vaccinés après infection naturelle produisent plus d’anticorps neutralisants.

Concernant la réponse immune d’une seule dose de vaccin face aux variants du virus, il apparaît que la majorité des individus naïfs n’ont pas développé d’anticorps neutralisants contre les variants Alpha et Bêta, contrairement aux personnes vaccinées déjà infectées qui ont développé une réponse-anticorps forte contre ces 2 souches. La réponse LT dirigée contre ces variants est plus hétérogène.

Cette étude a montré qu’une seule dose de vaccin Pfizer-BioNTech permet de renforcer l’immunité des personnes ayant déjà été infectées naturellement par le SARS-CoV-2, et d’augmenter de manière importante la protection face aux variants. Il s’agira maintenant de surveiller la durée de cette immunité et l’échappement éventuel de nouveaux variants émergeants.