Ces chercheurs ont tout d’abord mesuré l’efficacité d’interaction entre le domaine RBD et le récepteur ACE2 du variant anglais (N501Y) et des variants sud-africain et brésilien (K417N ou T, E484K et N501Y) en les comparant à la souche d’origine. En effet, une meilleure affinité pour le récepteur cellulaire peut engendrer une plus grande transmissibilité du virus et donc permettre à ces variants de devenir dominants. Ils ont ainsi observé que l’interaction était 7 fois plus élevée pour le variant anglais et 19 fois plus élevée pour les variants sud-africain et brésilien.
Ces chercheurs ont ensuite testé l’efficacité d’interaction et le potentiel de neutralisation de 20 anticorps monoclonaux (bloquant l’interaction entre le domaine RBD et le récepteur ACE2). Un seul anticorps (mAb 222) reste efficace contre les 3 variants, alors que les 19 autres sont moins efficaces, surtout contre les sud-africain et brésilien. Ils ont réalisé ces mêmes tests avec des anticorps thérapeutiques développés contre le SARS-CoV-2. Dans l’ensemble, la neutralisation par ces anticorps est réduite pour le variant anglais, et quasiment nulle pour les variants sud-africain et brésilien.
Ces scientifiques ont également réalisé des tests de neutralisation à partir du plasma de patients ayant été infecté par la souche d’origine et contenant des anticorps. Il apparaît alors que le variant brésilien est 3 fois moins bien neutralisé que la souche d’origine.
Pour finir, ils ont réalisé ces tests de neutralisation avec le sérum de patients immunisés avec le vaccin Pfizer-BioNTech ou Oxford-AstraZeneca. Le variant brésilien, comme le variant anglais, semble avoir une réduction de la neutralisation de 2,6 et 2,9 fois (Pfzer-BioNTech et Oxford-AstraZeneca) par rapport à la souche d’origine. En revanche, le variant sud-africain a une neutralisation beaucoup plus réduite (de 7,6 et 9 fois).