La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les menaces que représentent les maladies infectieuses et la nécessité des connaissances scientifiques pour comprendre, quantifier et prédire les risques que posent les pathogènes. A l’occasion des différentes vagues de l’épidémie, on a mis en place des mesures sanitaires distinctes selon les pays auxquelles les populations adhèrent différemment. Des modèles épidémiologiques, qui décrivent et prédisent la progression des maladies infectieuses, ont été développés durant la pandémie pour aider les gouvernements à la prise de décision. Cependant, bien que la biologie du virus soit primordiale pour comprendre et modéliser la transmission d’un pathogène, il faut prendre en compte le contexte social pour structurer et paramétrer les modèles développés.
Dans une étude récente, des scientifiques ont décrit les paramètres sociaux-clefs à intégrer pour analyser efficacement la dynamique de transmission. Ils y soulignent l’importance des interactions au niveau local, ainsi que des échanges au niveau régional dans le développement d’une modélisation épidémiologique. Et si les modélisations intégraient jusqu’alors des données sociales collectées via des enquêtes, de nouveaux flux de données, comme ceux des appareils mobiles, doivent dorénavant être collectés.
Tout d’abord, ils ont montré que la connaissance des relations sociales au niveau local est primordiale pour interpréter les données épidémiologiques et valider un modèle. En effet, pour décrire et prédire la transmission d’un pathogène, il faut tenir compte des habitudes sociales de cette population. Ainsi, la composition familiale au sein d’un foyer et leurs interactions, les mouvements locaux de la population (l’accès à l’eau, les marchés, les rassemblements religieux, …) sont à intégrer dans les modèles et aident à comprendre et prédire l’apparition de clusters de transmission.