Les scientifiques ont ensuite testé la capacité de neutralisation de ces anticorps contre des pseudovirus (virus modèles non réplicatifs portant uniquement la protéine S du SARS-CoV-2). Ils ont ainsi montré que 9 de ces anticorps sont hautement neutralisants, 6 le sont modérément et 25 ne le sont pas.
Comment expliquer ces différences ? En étudiant la structure de la protéine S, ils ont établi une carte des épitopes, c’est-à-dire les sites du domaine NTD reconnus par les anticorps. Ils ont ainsi identifié 6 épitopes dont un en particulier, qu’ils ont appelé supersite, reconnu par l’ensemble des anticorps neutralisants ciblant cette région. Cela revient à dire que ce supersite est le talon d’Achille du virus. Ces anticorps apparaissent neutralisants grâce à leur capacité d’activer les effecteurs de l’immunité (voir lettre News-COVID-19.info 22-28 Février 2021).
Les chercheurs ont ensuite vérifié si ces anticorps étaient également efficaces contre les nouveaux variants du virus, puisque ces variants portent notamment des mutations dans le domaine NTD. Après des tests de neutralisation, ils ont pu montrer que les variants anglais, sud-africain et brésilien échappent complètement ou en partie à la neutralisation par ces anticorps.
Enfin, les chercheurs ont testé l’effet protecteur contre l’infection par le SARS-CoV-2 sur des hamsters. Ils ont injecté ces anticorps 48h avant l’infection intranasale des hamsters, et ont permis leur protection. Néanmoins, chez certains, cela a eu comme conséquence la sélection de mutants d’échappement sous cette pression immunitaire.