Par des approches structurales, ces chercheurs ont montré que les anti-NTD capables d’ADE se fixent sur Spike différemment des autres anticorps. De plus, les anti-RBD et anti-NTD peuvent aussi interagir simultanément avec Spike, ce qui pourrait moduler les fonctions de neutralisation vs ADE.
Malgré cela, un anti-NTD, capable d’ADE (DH1052), peut difficilement annuler les capacités de neutralisation d’un Nab anti-RBD (DH1041) lorsqu’ils sont mélangés avant l’infection par le SARS-CoV-2 in vitro. Bien que les niveaux de ces Ab soient comparables chez 21 patients COVID-19, cela suggère qu’après une infection naturelle, la présence de ces 2 types d’anticorps dans le sang ne fait probablement pas pencher la balance vers l’ADE.
Ils ont ensuite évalué in vivo les effets d’un Nab anti-NTD (DH1050.1), d’un anti-NTD non-neutralisant mais capable d’ADE (DH1052) et de 4 Nab anti-RBD capables d’ADE (DH1041, DH1043, DH1046, DH1047).
Chez la souris, l’administration du DH1052, avant l’infection par le SARS-CoV-2, diminue la sévérité de la maladie ainsi que la réplication virale dans les poumons. Le DH1041, seul ou en combinaison avec le DH1050.1, avant ou après l’infection, a les mêmes effets. Les DH1046 et DH1047 (qui reconnaissant aussi le SARS-CoV) protègent les souris infectées par la souche de chauve-souris WIV1-CoV.
Chez des macaques cynomolgus, l’administration du DH1052, avant l’infection par le SARS-CoV-2, n’accentue pas les signes cliniques comme l’inflammation pulmonaire, quelle que soit la dose. En revanche, les macaques ayant reçu le DH1050.1 montrent une inflammation réduite. Ces 2 anticorps ont pour effet de réduire la réplication virale dans les tractus respiratoires inférieurs et supérieurs. Des effets similaires sont observés avec les anti-RBD. Sur 46 macaques ayant reçu des anticorps capables d’ADE, 3 ont montré des signes d’inflammation plus forte, mais un seul a développé une forme sévère sans que la causalité avec l’anticorps soit établie.