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Une vaccination sans risque ?

Les premiers résultats d’essais cliniques autour du monde tombent : la nouvelle année sera celle de la vaccination des populations à risques contre le SARS-CoV-2, virus responsable de la COVID-19. Alors que la Food and Drug Administration (FDA), administration américaine qui gère la mise sur le marché des médicaments, et les Autorités Nationales commencent à donner leur accord pour les premières vaccinations contre la COVID-19, s’assurer de la fiabilité de ces vaccins est une priorité.

Rappelons que la vaccination est l’un des plus grands succès de santé publique. On estime qu’elle permet d’éviter, chaque année, près de 6 millions de morts. Elle a permis, par exemple, l’éradication de la variole, de la quasi-totalité de la poliomyélite et a considérablement réduit les cas de rougeole. Des vaccins ont aussi montré une certaine efficacité contre les virus de l’hépatite A et B, de la rubéole, de la grippe, du papillomavirus qui peut conduire à des cancers du col de l’utérus, et contre bien d’autres encore.

Cependant, cette réussite globale est allée de pair avec des effets secondaires négatifs. Ainsi, en 1955, un lot de vaccins contre la polio, utilisant un virus inactivé non testé, a conduit à l’apparition de symptômes tels que des maux de tête, fièvres, faiblesses musculaires chez plus de 40 000 personnes, et de paralysie permanente chez 51 personnes ainsi qu’à la mort de 5 individus. Comment expliquer cela ? A cause d’un lot de vaccins dont le virus était toujours activé. Cet événement a conduit à la création de nouvelles régulations pour assurer la qualité de chaque lot de vaccins mis sur le marché.

La compréhension des mécanismes de protection de chaque type de vaccin permet aussi d’assurer une protection optimale tout en évitant des réponses immunitaires non désirées ou l’apparition de maladies. Par exemple, un vaccin développé dans les années 60 contre un virus inactivé chimiquement, le FI-RSV, a bien conduit à l’augmentation d’anticorps chez les personnes vaccinées, mais en réalité, ne protégeait pas contre une infection par le virus. Des enfants vaccinés ont même été dans un état plus sévère que chez les malades.

Il est aussi important d’avertir les Autorités de Santé publique lors de l’apparition d’effets secondaires indésirables, même rares, lors des essais cliniques. Par exemple, lors de la création du premier vaccin anti-rotavirus en 1998, virus qui causait chez les enfants des diarrhées fatales, on a observé l’apparition d’une forme douloureuse d’obstruction intestinale pouvant être fatale chez 5 des 10 000 patients traités avec le vaccin, comparé à 1 des patients sur les 4600 participants du groupe placebo. Considérée comme différence non significative à l’époque, cela a conduit à une dizaine de cas pathologiques la première année de sa mise sur le marché.

L’histoire de la vaccination nous rappelle l’importance de toutes les mesures sanitaires de contrôle et de suivi. Ainsi, malgré une demande très élevée contre le SARS-CoV- 2, il est impératif de maintenir les standards de sécurité, en suivant les protocoles cliniques établis tout au long du développement des vaccins, et de collecter les données sur leurs effets (immunogénicité, protection, efficacité et durabilité) avant et y compris après leur mise sur le marché.

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