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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Un nouveau vaccin ?

Même si on a réalisé des progrès pour traiter les cas graves de COVID-19, les traitements possibles restent limités. Depuis le début de la pandémie, le développement de vaccins a été une priorité dans le monde entier. Ce sont plus de 182 vaccins-candidats qu’on a annoncés, dont au moins 81 ont été testés dans plus de 230 études cliniques. Ces vaccins reposent sur différentes technologies : certaines traditionnelles comme les virus inactivés, atténués ou les vaccins sous-unitaires ; d’autres innovantes, comme les vaccins à ARN messager. Comme la demande de vaccins est mondiale et dépasse les capacités actuelles de production, il est nécessaire d’en développer des catégories différentes pour des populations spécifiques.

Pour être efficace, il est maintenant admis qu’un vaccin doit déclencher une réponse anticorps contre Spike (S). Une réponse lymphocyte T (LT) est également importante, notamment pour l’immunité de long terme. Cette étude présente les résultats de l’essai clinique de phase 1 d’un vaccin VLP (pour « Virus Like Particule »), développé par des chercheurs canadiens, qui démontre sa sûreté et son efficacité.

Ces chercheurs ont développé un vaccin imitant une particule virale à la surface de laquelle sont présentées les protéines de surface Spike entières du SARS-CoV-2, qui permettront de déclencher une réaction immunitaire. Ces particules sont produites par des cellules de plantes génétiquement modifiées. Ils ont testé trois vaccins-candidats : un sans adjuvant et deux avec 2 adjuvants différents.

Ces vaccins-candidats ont été testés sur 180 individus âgés de 18 à 55 ans (57% de femmes et 43% d’hommes). Parmi ces individus, 178 ont reçu 2 doses. Dans cet essai clinique, les participants ont été suivis pendant 1 an, mais cette étude rapporte pour le moment uniquement les effets de court terme, 21 jours après chaque injection. Concernant la sûreté de ces vaccins, on a répertorié les effets indésirables pendant la période d’observation, de 15 minutes après la vaccination, lors de deux entretiens téléphoniques, à J1 et J8 après la vaccination, et durant la visite de contrôle à J3.

L’ensemble des effets indésirables sont légers à modérés : douleur au point d’injection, fatigue et maux de tête principalement. Les formulations avec adjuvants sont à l’origine de plus d’effets indésirables. Concernant l’immunogénicité de ces vaccins-candidats, les scientifiques ont tout d’abord mesuré la réponse des anticorps dirigés contre la protéine virale Spike. Le vaccin sans adjuvant ne permet pas la production de ces anticorps après la 1ère dose, et une réponse faible après la seconde. Les deux vaccins avec adjuvants permettent une réponse d’anticorps anti-Spike après la première injection, mais cette réponse est plus importante après la seconde. Ils ont ensuite mesuré la réponse des lymphocytes T. Que ce soit pour les vaccins avec ou sans adjuvant, elle apparaît plus variable selon les individus que la réponse humorale (anticorps).

En conclusion, ce premier essai de phase 1 de ce vaccin-candidat, avec ou sans adjuvant, valide sa bonne tolérance et son efficacité seulement pour ceux avec adjuvants. La présence des adjuvants permet d’augmenter la réponse humorale et de diminuer la dose injectée.

Ces premiers résultats se sont focalisés sur les effets à court terme, mais les effets jusqu’à un an après la vaccination seront bientôt analysés. Cette étude ne porte que sur un nombre limité de participants, mais les essais cliniques de phases 2 et 3 sont en cours et portent sur un nombre d’individus bien plus important. Enfin, il sera également nécessaire d’observer l’effet de ce vaccin sur les variants émergents du SARS-CoV-2.

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