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Un anticorps IgM administrable en intranasal

Presque tous les anticorps thérapeutiques neutralisants, qui ont fait l’objet d’essais cliniques, sont des anticorps IgG (ou immunoglobulines G qui représentent plus de 75% des anticorps présents dans le sérum) administrés par voie intraveineuse. Toutefois, les anticorps IgG manquent d’efficacité pour accéder aux muqueuses et doivent donc être administrés à haute dose pour avoir un effet dans les voies respiratoires. De plus, les anticorps IgG développés contre le SARS-CoV-2 semblent moins puissants contre les variants émergents. Cependant, les anticorps IgM (correspondant à une autre classe d’immunoglobulines) sont produits par l’organisme plus précocement que les IgG. Ils accèdent plus facilement aux muqueuses mais sont rapidement remplacés. S’inspirant de cela, des chercheurs américains (University of Texas and University of Houston, Houston, IGM Biosciences Inc, Mountain View) viennent de développer un anticorps neutralisant IgM administré en intranasal, efficace contre le SARS-CoV-2 et ses variants.

Pour cela, ces chercheurs ont modifié 6 anticorps reconnaissant des épitopes (région ciblée par un anticorps) différents sur la protéine de surface Spike (S) du SARS-CoV-2, afin d’optimiser leur liaison et la neutralisation de la particule virale. Le premier constat, c’est que l’un d’entre eux, l’IgM-14 apparaît plus efficace que l’IgG correspondant (IgG-14). Ils ont ensuite testé l’efficacité de ces anticorps sur des mutations connues entraînant une résistance aux anticorps thérapeutiques (comme la mutation en position 484 des variants sud-africain β, brésilien ɣ et indien δ. L’anticorps IgM-14 développé permet de neutraliser efficacement les variants testés, contrairement aux IgG.

Ils ont ensuite administré par voie intranasale l’IgM-14 à des souris et montré que cette voie d’administration pouvait protéger ces rongeurs contre une infection par le SARS-CoV-2. De plus, les premières études précliniques, menées alors chez le rat, avaient démontré l’innocuité de ce traitement et prouvé que les IgM inoculés persistent plusieurs heures dans le sang.

Cela constitue donc une piste thérapeutique prometteuse mais des validations cliniques sont encore nécessaires.

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