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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Quelles mutations pourraient affecter les traitements par anticorps ?

Parmi les traitements utilisés contre la COVID-19, on a développé des anticorps thérapeutiques. Des méthodes similaires utilisées contre d’autres virus se sont avérées inefficaces à cause des mutations dans des régions ciblées par ces anticorps. Ces mutations peuvent avoir été sélectionnées chez un patient sous pression du traitement ou chez un individu infecté par un variant qui a émergé et qui confère une résistance au traitement. Il est donc primordial, dans le cadre de la lutte contre le SARS-CoV-2, de surveiller l’apparition de mutants de résistance qui rendraient ces anticorps thérapeutiques inefficaces. On cherche donc à anticiper, par des modèles, des mutations probables et à envisager leurs conséquences.

Des chercheurs de Seattle, USA, ont pour cette raison développé une méthode pour détecter l’ensemble des mutations localisées dans la région RBD (pour « Receptor Binding Domain »), celles qui affectent la reconnaissance de ce site par les anticorps. En effet, le domaine RBD, localisé sur la protéine virale de surface Spike (S), est la cible principale des anticorps puisqu’il s’agit du domaine de liaison au récepteur cellulaire ACE2, permettant au virus d’entrer dans la cellule. Concernant les mutations d’un seul acide aminé, seule la mutation de l’acide glutamique 406 en tryptophane (E406W) rendrait le virus résistant aux principaux anticorps thérapeutiques. Parmi les variants en circulation, il existe déjà des mutations conférant au virus une certaine résistance à ces anticorps. C’est le cas, par exemple, de la mutation K417N présente chez le variant sud-africain. En revanche, la mutation N501Y, partagée par les variants anglais, brésilien et sud-africain, n’entraîne pas de résistance.

Mutant SARS-CoV-2 E406W :

Les mutations dans RBD risquent donc de rendre le virus plus résistant. Seulement, ces mutations sont contraintes par la nécessité de garder la meilleure affinité possible avec le récepteur cellulaire ACE2 pour que la particule virale puisse entrer efficacement dans la cellule.

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