News

COVID-19.info

Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

Site développé par 100pour100 MEDECINE

Pourquoi les jeunes sont-ils mieux protégés ?

La réponse immune qui nous protège des coronavirus communs (HCoVs) peut-elle prévenir une infection par le SARS-CoV-2 ? Pour répondre à cette question, une équipe anglaise (Francis Crick Institute, Londres) a mis au point un test performant (cytométrie de flux) permettant d’évaluer la présence d’anticorps ciblant la protéine Spike (S) qui régit l’entrée du virus dans la cellule.

Les résultats obtenus ont systématiquement été validés par des approches plus classiques (ELISA) et on a évalué la capacité des anticorps neutralisants à bloquer l’entrée du virus par des tests d’infection in vitro. Les résultats compilent des analyses réalisées sur plusieurs petites cohortes de donneurs volontaires ayant contracté la COVID-19 ou non (attesté par le test RT-PCR). Ils ont ensuite été confirmés de nouveau avec des échantillons supplémentaires antérieurs à la pandémie.

Évidemment, le test a détecté des anticorps anti-S chez tous les 156 patients infectés par le SARS-CoV-2. Mais de manière inattendue, une petite fraction (16 sur 302; 5,29%) de patients non infectés ont réagi positivement au test. Contrairement aux patients COVID-19, cette réponse anticorps est incomplète (certaines classes d’anticorps sont absentes), ce qui suggère la présence d’une réponse immunitaire mémoire croisée. Si la prévalence était faible chez les adultes, elle atteint 62% chez des jeunes de 6 à 16 ans, soit 21 sur 48. Les jeunes sont en général particulièrement sensibles aux infections HCoVs. Par des approches biochimiques in vitro, les chercheurs ont déterminé que ces anticorps étaient majoritairement dirigés contre le domaine S2 de Spike qui est relativement stable, c’est-à-dire moins sujet aux mutations parmi les diverses souches de HCoVs. Les anticorps anti-S de ces patients négatifs à la COVID-19 sont capables de bloquer l’entrée du SARS-CoV-2 dans des cellules, quoique moins efficacement que ceux des patients positifs.

Plusieurs autres analyses épidémiologiques suggèrent que cette réactivité croisée ne dure pas, ce qui explique que nous pouvons être réinfectés par différentes souches de coronavirus. En revanche, une infection par un HCoV peut réduire la transmission et les symptômes provoqués par d’autres souches, y compris le SARS-CoV-2. Cela pourrait en partie expliquer pourquoi la sévérité de la COVID-19 est réduite chez les jeunes exposés aux infections répétées par les HCoVs qui entraînent une forte immunité mémoire.

Cette protection croisée doit encore être mieux caractérisée, mais elle ouvre la possibilité de développer un vaccin ciblant particulièrement la région S2 de Spike afin de permettre une protection quasi-universelle contre les coronavirus.

error: Content is protected !!