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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Nos anticorps nous protègent au moins 5 mois

Depuis le début de l’épidémie, de nombreuses questions concernent la réponse anticorps contre le SARS-CoV-2. Quels taux d’anticorps sont nécessaires pour être protégés contre une réinfection et sur quelle durée ? Si on accumule beaucoup de données sur les cas critiques de COVID-19, on n’est moins informé pour les cas modérés ou asymptomatiques qui sont moins analysés, bien qu’ils représentent la grande majorité des infections.

De mars à octobre 2020, des chercheurs de l’Hôpital Mount Sinaï, New York, ont évalué la quantité d’anticorps contre la protéine Spike (anti-S) chez 72 401 patients, soit déclarés positifs par RT-PCR, soit par avis médical, ou soit déclarés cas contacts. Dans la population étudiée, moins de 5% ont nécessité une hospitalisation. Le but était de recruter des volontaires convalescents pour traiter des patients critiques par transfert adoptif de sérum (sang débarrassé des cellules et plaquettes) contenant des anticorps anti-SARS-CoV-2.

En utilisant un test ELISA « maison » performant pour évaluer les taux d’anticorps anti-S, ils ont déterminé que 30 082 patients étaient positifs :

  • 7,12% avaient des taux faibles d’anticorps ;
  • 22,49% des taux moyens ;
  • 70,39% des taux élevés.

Tous ces anticorps n’étant pas neutralisants, ils ont aussi utilisé un test in vitro montrant que chez les patients ayant des taux moyens ou élevés d’anticorps, 90 à 100% avaient développé des anticorps neutralisants. Par la suite, 121 donneurs ont été rappelés pour 2 mesures supplémentaires : leurs taux d’anticorps étaient restés stables 82 jours après l’apparition des symptômes, et ont légèrement diminué 148 jours après.

Comme on l’avait déjà observé lors des épidémies de SARS-CoV-1 (2002) et MERS-CoV (2012), cette étude indique que la grande majorité (92,88% ici) des patients COVID-19 développe des taux satisfaisants d’anticorps neutralisants pendant 5 mois.

Cependant, la cohorte de patients est encore sous observation. Ici, tous n’ont pas été testés par RT-PCR, mais d’autres études ont montré que 95 à 99% de patients positifs par RT-PCR l’étaient aussi avec ce même test ELISA. Les patients qui ne développent pas ces anticorps sont donc minoritaires.

Aucun essai clinique n’a encore formellement montré qu’une infection par le SARS-CoV-2 protégeait d’une seconde infection par ce même virus. Mais les chercheurs de cette étude sont optimistes : dans les cas d’infection par d’autres coronavirus, les anticorps neutralisants confèrent une protection pour plusieurs années, et en cas de réinfection les symptômes sont atténués. De plus chez les primates, l’infection naturelle par le SARS-CoV-2, le transfert adoptif d’anticorps, ou même un vaccin confèrent des protections efficaces contre la réinfection.

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