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Mode de transmission du SARS-CoV-2

Bien que l’on sache que la sévérité clinique, suite à une infection par le SARS-CoV-2, augmente avec l’âge, il existe peu d’informations concernant le mode de transmission du virus. Une meilleure compréhension des critères qui peuvent amener à faire évoluer cette transmission est d’une grande importance, surtout si l’on souhaite minimiser l’impact de la pandémie sur notre vie sociale.

Pour cela, on a collecté les données épidémiologiques de 1 178 individus infectés par le SARS-CoV-2 ainsi que de 15 648 personnes proches de ceux-ci, de janvier à avril 2020. Ces individus proviennent tous de Huwan, une province de Chine proche de Hubei où la pandémie COVID-19 a commencé.

Dans un premier temps, il a été possible d’étudier le mode de transmission au niveau individuel chez 14 622 individus en contact avec 870 patients SARS-CoV-2 positifs, soit 74% des cas rapportés à Hunan. On a relevé 5 types d’exposition au virus : à domicile, en famille élargie, en cercles associatifs, dans la société en général, et dans le cadre de soins. La durée d’exposition a été calculée selon les dates initiales et finales d’exposition.

En étudiant les risques de chaque groupe, tout en gardant en tête que le confinement de Hunan a débuté le 25 janvier 2020, il a été possible de déterminer que les contacts ayant lieu au domicile présentaient le plus de risques de contamination, ensuite la famille élargie, puis les interactions sociales en général et les contacts associatifs. Le personnel de santé a été moins touché, ce qui suggère que des mesures protectrices et sanitaires ont bien été adoptées au sein des hôpitaux de la province, et même plus généralement par la population lors de ses sorties.

C’est ce qu’on peut représenter schématiquement ainsi :

Dans un second temps, on a étudié les cinétiques de transmission entre contagieux et futurs infectés afin de déterminer l’impact des interventions humaines sur l’infection par le SARS-CoV-2. Ainsi, il a été possible de déterminer une moyenne de 5,3 jours entre l’apparition des symptômes chez le contagieux et chez celui qui a infecté. Il a été aussi possible d’estimer que 63,4% des événements infectieux se réalisaient avant l’apparition de symptômes (toujours dans un contexte de confinement). La rapidité de détection d’une infection joue aussi sur les cinétiques de transmission puisque l’isolement rapide d’un cas contact pourrait jouer sur la propagation du virus. De manière intéressante, si une personne est isolée uniquement 2 jours après apparition des symptômes de son cas contact, la proportion d’une transmission pré-symptomatique est de 87,3%. Cette proportion passe à 47,5% si les cas sont isolés au moins 6 jours après l’apparition des symptômes (le nombre de personnes en contact avec les infectés augmentent au fil des jours, mais pas le nombre de personnes positives ce qui réduit drastiquement le pourcentage de contamination). Ces données suggèrent que les transmissions se réalisent généralement dans la phase asymptomatique de l’infection, mais proche de l’apparition des symptômes.

Avec ces données, il a été possible de modeler différents scénarios pandémiques. En supposant que la reproduction contrôle du SARS-CoV-2 est représentée par « R0 », celui-ci pourrait progresser jusqu’à 2,19 dans un contexte urbain sans intervention. On a ainsi modélisé les différentes phases de la pandémie à Wuhan à la suite de son confinement. A chaque diminution du R, le degré d’infection par le SARS-CoV-2 diminue ainsi que sa durée comme le montre la figure suivante :

Différents scénarios d’infection ont ensuite été formalisés. Dans le modèle le plus optimiste, avec un R=1,56, si les individus infectés par le SARS-CoV-2 sont isolés en moyenne 2 jours après apparition des symptômes, alors une réduction de 25% de la transmission du virus couplée à 42% de cas isolés serait suffisante pour repasser le R du SARS-CoV-2 à 0.

Cette étude a permis aussi de montrer qu’il n’existe pas un seul mode de transmission du SARS-CoV-2 et que les mesures gouvernementales mises en place tels que le port du masque, l’obligation du télétravail ou le confinement peuvent jouer un grand rôle dans la propagation du virus.

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