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Les applications mobiles de traçage

De nombreux gouvernements ont vu dans les technologies digitales dédiées à la santé une solution pour résoudre la crise du coronavirus : applications de traçage des cas contacts fondés sur les technologies Bluetooth, type « anti-COVID »… Mais, déployer ces systèmes est un dilemme : d’un côté, il faut miser sur une utilisation massive pour être opérante et de l’autre, cette efficacité est difficile à évaluer et retarde d’autant l’intérêt du public.

De plus, ces applications de traçage doivent pouvoir garantir à l’utilisateur une protection de la vie privée tout en devant les suivre. Pour renforcer la confiance du public et ainsi garantir un certain niveau d’utilisateurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a souligné la nécessité d’un contrôle de ces applications. La France, par exemple, a demandé le conseil de huit organismes experts en la matière. Ces applications soulèvent de nouvelles questions : la nécessité de donner un cadre juridique, notamment sur l’utilisation des données collectées (identifiants Bluetooth, par exemple) ; ou la nécessité d’accords d’échange de données et la compatibilité des applications de pays frontaliers. Ces applications sont donc des technologies risquées du point de vue de la confidentialité et pour des bénéfices incertains.

Quelle est l’audience effective de ces applications ? Les études menées en avril et mai 2020 ont montré que dans des pays comme les Etats-Unis, la Suisse et l’Italie, 55 à 70% des adultes étaient disposés à télécharger une application mobile de traçage des cas-contacts. Mais aujourd’hui, ces chiffres ne sont plus d’actualité. Dans les pays ayant pourtant une protection solide de la vie privée, le nombre de téléchargements est en-dessous des attentes. Au moment de l’écriture de l’article, l’application australienne a été téléchargée 6.5 millions de fois (soit 26% de la population nationale), 8 millions chez les Italiens (13.4% de la population) et 1.5 million chez les Français (2.3% de la population).

Comme le montre le shéma suivant :

Comment interpréter ces données ? Il faut d’abord noter que le nombre de téléchargements ne reflète sûrement pas le nombre d’utilisateurs. De plus, il faut prendre en compte le fait que les populations âgées et les personnes défavorisées sont moins susceptibles d’utiliser l’application s’ils n’ont ni de smartphone, ni de forfait data. Ces technologies peuvent donc creuser les inégalités en matière de santé.

Enfin, il faut garder à l’esprit que ces technologies ne dispensent pas de campagnes de prévention sur les bonnes attitudes à adopter. En effet, même si ces applications permettent d’alerter l’utilisateur d’une possible contamination, seule une attitude individuelle responsable dans l’application des recommandations (tests, quarantaine, distanciation sociale, …) permettra d’endiguer l’épidémie.

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