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Les nanocorps plus efficaces que les anticorps ?

Le traitement de la COVID-19 par anticorps monoclonaux a suscité beaucoup d’espoirs pour soigner les cas graves. Cette thérapeutique est maintenant sur le marché mais certains obstacles freinent son utilisation : son coût, sa fenêtre thérapeutique (elle doit être administrée entre le 4ème et le 7ème jour de la maladie), l’ampleur du nombre de patients et l’apparition de variants résistants. De nouvelles thérapeutiques sont donc nécessaires.

Ram Sasisekharan (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, USA) justifie le développement des nanocorps, anticorps de petite taille dérivés des camélidés, comme traitements de la COVID-19. Il s’appuie sur l’étude publiée en début d’année par Paul-Albert Koenig et ses collaborateurs. Ces derniers ont immunisé des lamas et des alpagas avec la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2 et ont ainsi pu identifier des nanocorps se liant spécifiquement au domaine RBD (« Receptor Binding Domain) de la protéine S, domaine de liaison au récepteur cellulaire ACE2 (voir lettre news-COVID-19.info 8-14 Février 2021). Ces chercheurs ont ensuite construit des nanocorps biparatopiques, c’est-à-dire ayant deux domaines de liaison à un antigène en une seule molécule, en fusionnant deux nanocorps ayant deux épitopes différents (partie d’une molécule reconnaissant un antigène). Ces nanocorps biparatopiques sont beaucoup plus efficaces que les nanocorps classiques pour neutraliser l’infection par le SARS-CoV-2. Parmi ces nanocorps identifiés, certains ne ciblent pas les acides aminés 417, 484 et 501 (mutations retrouvées chez les variants brésilien, sud-africain ou anglais) et resteraient donc efficaces contre ces variants. Enfin, les nanocorps présentent un certain nombre d’avantages par rapport aux anticorps thérapeutiques traditionnels : ils sont faciles et peu coûteux à produire, stables et leur petite taille leur permet d’atteindre des cibles inaccessibles par les anticorps classiques.

Récemment, des experts d’organismes de réglementation, des universités et des sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques ont lancé un appel pour développer, contre le SARS-CoV-2, des molécules de petite taille, faciles à administrer. Un nanocorps biparatopique a déjà été approuvé par les agences européenne et américaine de santé dans le traitement de certains purpuras et plusieurs sont sous investigation pour le traitement de cancers ou de maladies infectieuses comme la COVID-19.

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