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Les applications smartphone anti-COVID ne favorisent-elles pas les inégalités ?

Les applications smartphone anti-COVID, permettant d’identifier les cas-contacts, semblent être une réponse efficace contre la pandémie. Ces applications permettent de tracer les malades et leurs relations, leur conseiller de se faire tester et de s’isoler. Mais elles posent deux problèmes majeurs. D’une part, comme ces applications peuvent transmettre des informations très personnelles, comment sont protégées nos informations ? D’autre part, comme toutes les populations n’ont pas un accès égal à ces applications, aux tests diagnostiques et à un isolement efficace, celles-ci ne favorisent-elles pas les inégalités face à la crise sanitaire ?

Un des exemples de la dérive de l’utilisation des données récoltées par ces applications est Singapour. A l’origine, le gouvernement s’est engagé à n’utiliser ces données que pour identifier les cas-contacts. Mais depuis janvier 2021, la politique envers ces données a changé et permet dorénavant de les utiliser dans les affaires criminelles.

Pour contrer l’utilisation des données privées, des chercheurs en Europe, aux États-Unis et en Australie ont conçu des applications où les données sont conservées sur le téléphone de l’utilisateur, qui est prévenu en cas de contact avec un individu infecté. Google et Apple ont également travaillé sur des applications de traçage préservant au maximum les données privées des utilisateurs. Ces plateformes sont déjà utilisées par la Suisse et d’autres pays européens devraient suivre.

En plus de ces problèmes de confidentialité, plusieurs études ont montré que ces applications pouvaient creuser les inégalités. Une étude anglaise a ainsi observé une diminution de l’incidence du SARS-CoV-2 dans les régions qui utilisaient le plus l’application. Ces régions sont principalement rurales, plutôt riches et à la moyenne d’âge plus élevée. Si l’on utilise moins l’application chez les populations précaires, c’est parce qu’il faut un smartphone récent.

Mais d’autres raisons creusent également ces inégalités. Les travailleurs les plus pauvres peuvent moins facilement s’isoler, car ils exercent généralement une profession qui nécessite leur présence, sans possibilité de télétravailler. Ils doivent également maintenir leurs revenus ou ont besoin de prestations sociales.

En conclusion, les applications smartphone anti-COVID ont montré leur efficacité mais ont également des inconvénients, notamment la divulgation de données privées et les inégalités qu’elles exacerbent. L’utilisation des données personnelles récoltées par ces applications varie selon les politiques gouvernementales et les technologies. Dans l’ensemble, les populations restent méfiantes. Les technologies utilisées souvent complexes à expliquer et la désinformation participent de cette défiance. Quant aux inégalités qu’elles provoquent, des solutions existent : les aides économiques pour ceux qui doivent s’isoler mais ne peuvent pas travailler à distance, par exemple.

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