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Le Monulpiravir (EIDD-2801) : un nouveau traitement ?

Le SARS-CoV-2 est le virus responsable de la COVID-19 qui a causé en quelques mois une véritable pandémie. Afin de développer des thérapeutiques efficaces, il est nécessaire de bien comprendre le cycle du virus, les mécanismes d’infection des cellules, et de caractériser la réponse immunitaire. Pour étudier cela, il est primordial de disposer de modèles d’études in vitro, mais aussi in vivo, notamment grâce à des modèles animaux permettant de reproduire l’infection naturelle chez l’homme.

Des chercheurs de l’Université de Caroline du nord, Chapel Hill, EU, ont développé un modèle de souris immunodéficientes auxquelles on a greffé des tissus pulmonaires humains afin de reproduire la diversité des cellules composant les poumons, cibles de l‘infection virale (fibroblastes, cellules épithéliales, endothéliales notamment). Grâce à ce modèle, la réplication du virus et la pathogenèse de l’infection par le SARS-CoV-2 ont pu être analysées in vivo de façon détaillée. On a alors mis en évidence un nouveau traitement potentiel.

Ces chercheurs ont ainsi réalisé des analyses histopathologiques permettant de mettre en lumière les dommages tissulaires résultant de l’infection par le SARS-CoV-2 : desquamation des pneumocytes, formation de cellules multi-nucléées notamment. Ils ont montré, grâce à une analyse ARN-seq (séquençage des transcrits, reflet de l’expression des gènes), la surexpression de la réponse immunitaire innée lors de l’infection par le SARS-CoV-2.

Enfin, ils ont dévoilé un traitement efficace permettant une diminution de la réplication virale : la molécule EIDD-2801 ou Monulpiravir. Il s’agit d’un traitement antiviral oral, déjà utilisé contre le virus de la grippe. Le Molnupiravir est un analogue de nucléoside, incorporé dans le génome viral lors de sa réplication et introduisant des mutations délétères pour le virus. On a ainsi montré que cette molécule permettait une réduction efficace de la réplication du SARS-CoV-2 après seulement 2 jours de traitement. De plus, cet antiviral a également un effet prophylactique permettant de réduire la réplication virale dans les tissus pulmonaires et de protéger des dégâts tissulaires.

Même si les vaccins mis sur le marché s’avèrent efficaces pour éviter l’infection par le SARS-CoV-2, le temps nécessaire pour atteindre une immunité collective est long, notamment à cause des délais de fabrication, mais aussi de la défiance du public envers la vaccination. Il est donc nécessaire de continuer à développer des thérapeutiques efficaces. Pour cette raison, le Monulpiravir est en essai clinique de phase 3 comme traitement contre la COVID-19.

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