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La vaccination, seul espoir vers l’immunité collective ?

Lorsqu’un nombre suffisant d’individus d’une population est immunisé contre un pathogène, celui-ci ne peut plus provoquer d’épidémies importantes. Cette immunité peut être acquise par une infection naturelle ou par la vaccination. Mais dans le détail, comment y parvient-on ?

En l’absence de vaccination, et si l’immunité est de longue durée et stérilisante (absence d’infection et de transmission après rétablissement), la courbe épidémique est classiquement composée d’une phase ascendante, d’un pic (seuil d’immunité de groupe, HIT), puis une phase de déclin des infections soutenue par l’immunité de la population. Dans ce scénario simplifié, les futures infections ne seront permises que par l’arrivée de nouveau-nés non immunisés. Le seuil de vaccination critique (CVT) est quant à lui le nombre de personnes vaccinées requis pour éliminer la circulation d’un pathogène dans la population.

La réalité est beaucoup plus complexe. Malgré de nombreux vaccins efficaces, seule la variole a été éradiquée. La vaccination et l’immunité naturelle ne sont pas toujours stérilisantes. Cela tient notamment à ce qu’une population n’est pas un système clos. D’un pays à l’autre, les politiques sanitaires sont variables et les vaccins ne sont pas distribués de manière homogène. Les contacts entre personnes évoluent, tout comme les propriétés des pathogènes. Les interventions non-pharmaceutiques (masques, confinements, distanciation sociale) ont aussi beaucoup d’influence. Il est donc difficile d’estimer les HIT/CVT en situation réelle. De plus, l’immunité ne progresse pas de manière linéaire : une minorité infecte une majorité de personnes, générant des clusters de tailles variables. Si la chaîne de transmission continue d’être très active alors que l’on a atteint le HIT, une large partie des infections vont survenir après, un phénomène appelé « overshoot ».

Avant le déploiement des vaccins anti-COVID-19, il a été proposé d’attendre que l’immunité collective soit atteinte naturellement par le biais des infections. Bien qu’elle soit un fait empirique et une conséquence directe de la dynamique de transmission, la notion d’ « immunité collective » est toutefois mal comprise. Ce terme a vu le jour au siècle dernier, lors d’épidémies bactériennes dans des fermes bovines américaines. Il fallait élever uniquement les animaux immunisés et empêcher l’introduction de nouvelles bêtes. Ce terme s’est ensuite étendu aux virus.

Les exemples récents de contrôle d’une épidémie par cette approche sont rares (varicelle, grippe avant les vaccinations). Ce choix politique n’est pas responsable au vu des risques pour la population et les systèmes de santé. Lorsque les services hospitaliers sont saturés par les cas de COVID-19, les autres maladies passent au second plan.

Cependant, la dynamique des épidémies dépendant de la disponibilité d’hôtes naïfs, vacciner une large partie de la population lors d’épidémies apporte de nombreux bénéfices : elle limite les clusters, les overshoots, la mortalité ou la morbidité engendrée avant d’atteindre le HIT. L’ « immunité collective » est donc aujourd’hui associée à la vaccination car elle reste le meilleur moyen d’y parvenir.

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