Le SARS-CoV-2 a infecté des millions de personnes. Ainsi le Brésil a été le pays le plus touché avec plus de 15 millions de cas et plus de 430 000 décès. Face à cela, les vaccins permettent de réduire fortement la mortalité. Parmi eux, le CoronaVac (également appelé Sinovac), développé par la Chine, est le seul à utiliser la technologie traditionnelle des vaccins « inactivés » : le virus entier est présent dans le vaccin, mais neutralisé chimiquement pour l’empêcher de se répliquer dans l’organisme. Ce n’est pas le cas des autres vaccins qui utilisent uniquement la protéine Spike pour stimuler la réponse immunitaire de l’organisme. On peut donc espérer que cette technologie, qui présente un virus dans son intégralité, pourrait rester efficace contre les variants.
Le vaccin CoronaVac a été approuvé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et autorisé dans plusieurs pays comme le Brésil, la Chine ou la Turquie. Il représente par exemple 75% des vaccinations au Brésil. Ce vaccin peut même se conserver à 4°C, contrairement aux vaccins ARNm qui doivent être congelés, ce qui facilite sa distribution dans les pays en développement. Mais qu’en est-il de son efficacité réelle, en comparaison des autres vaccins ? Une façon de répondre consiste à étudier son effet sur des populations particulièrement vulnérables, comme les immunodéprimés. Ainsi, des chercheurs brésiliens (Universidade de Sao Paulo) ont étudié son innocuité et son efficacité chez des individus immunodéficients, patients au risques accrus d’être infectés et de développer une forme grave de la maladie.
Ces chercheurs ont réalisé une étude à partir de données de vaccination d’un centre au Brésil, sur une cohorte de 859 patients immunodéprimés atteints d’une maladie auto-immune rhumatismale, comparée à un groupe-contrôle de 179 patients non-immunodéficients. L’ensemble des individus a reçu 2 doses du vaccin.
Ils ont tout d’abord contrôlé la présence d’anticorps neutralisants 6 semaines après l’injection de la 2nde dose. Chez les individus immunodéficients, le taux d’anticorps neutralisants est plus bas que dans le groupe-contrôle (56% des individus ont développé des anticorps contre 79%). Ensuite, les chercheurs ont contrôlé le taux d’anticorps IgG anti-SARS-CoV-2, 28 et 69 jours après la 2nde injection. En moyenne, les patients immunodéficients présentent un taux inférieur d’IgG au groupe-contrôle.