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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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La transmission serait plus importante par les micro-goutellettes

Depuis un siècle, les scientifiques pensaient que la voie principale de transmission des virus respiratoires se faisait par les gouttelettes libérées par la toux ou les éternuements. Elles se déposent sur les muqueuses (yeux, nez ou bouche) d’un potentiel nouvel hôte, ou sur une surface via laquelle on peut s’infecter. Ces gouttelettes ne peuvent parcourir plus de 1 ou 2 mètres avant de tomber sur le sol.

En plus de ce mode de transmission, on connaissait également celui des aérosols, à partir de micro-gouttelettes qui s’évaporent dans l’air par la simple respiration. Celles-ci, particules de moins de 100 µm, restent en suspension et peuvent donc parcourir des distances supérieures à 2 mètres. Mais les scientifiques pensaient ce mode de transmission comme marginal.

Une étude internationale récente résume les progrès réalisés sur la compréhension de la transmission par les aérosols grâce à la pandémie de COVID-19.

Tout d’abord, dès le début de l’épidémie de SARS-CoV-2, des scientifiques ont déclaré que le virus se transmettait par les gouttelettes, compte tenu de son taux de transmission relativement bas comparé à celui du virus de la rougeole, par exemple. Puis, l’idée que le virus pouvait se transmettre principalement par les micro-gouttelettes s’est imposée. Ce mode de transmission par les aérosols est prédominant dans certains environnements comme les lieux clos peu ventilés, où les personnes respirent le même air. Les aérosols sont produits simplement par respiration, à partir de différents sites du tractus respiratoire (alvéoles pulmonaires, bronches, larynx ou bouche) et par différents mécanismes, produisant des micro-gouttelettes de tailles différentes. La plupart ont une taille de moins de 5µm, dont une grande partie de moins de 1µm. Selon leur taille, elles sont plus ou moins chargées en virus, restent plus ou moins longtemps en suspension et peuvent se déposer à des endroits différents du tractus respiratoire du nouvel hôte. Ces chercheurs ont pu ainsi mesurer que parler produisait 100 à 1000 fois plus de micro-gouttelettes (<100µm) que de gouttelettes (>100µm).

De plus, il semblerait que le virus soit plus présent dans les micro-gouttelettes que dans les gouttelettes. La durée de vie des virions dans les micro-gouttelettes est variable et va dépendre de plusieurs paramètres comme la température, l’humidité et les radiations UV : elle est généralement de quelques minutes à plusieurs heures.

Or, les micro-gouttelettes peuvent alors être plus contagieuses. En effet, chez le nouvel hôte, elles peuvent être inhalées, contrairement aux gouttelettes. Leur taille déterminera le site où elles se déposeront dans le tractus respiratoire. Les micro-gouttelettes de moins de 5µm peuvent pénétrer au plus profond du poumon jusqu’aux alvéoles. Par conséquent, l’infection pourra se faire si les virions présents dans les micro-gouttelettes sont toujours infectieux et si les cellules de l’individus, à cet endroit, possèdent les récepteurs appropriés pour l’entrée du virus.

En conclusion, la transmission des virus respiratoires par les aérosols a longtemps été sous-estimée. Mais l’évidence épidémiologique de son implication dans la propagation du SARS-CoV-2 a permis d’étudier de près ce mode de transmission. Et la transmission par aérosols doit jouer un rôle important dans la transmission de nombreux virus respiratoires. Connaître le mode de transmission d’une maladie est primordial pour déployer les mesures sanitaires adaptées, comme le port du masque ou la distanciation sociale, mais aussi l’aération, la filtration de l’air ou la désinfection UV. Mais des études complémentaires sont encore nécessaires, par exemple pour faire un lien entre la charge virale délivrée dans les micro-gouttelettes et la sévérité de la maladie.

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