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La mutation P681R rendrait Delta plus pathogène

L’enzyme qui multiplie le génome du SARS-CoV-2 pour former de nouveaux virions commet des erreurs au hasard de la réplication : ce sont des mutations. Lorsqu’une mutation apporte un avantage au virus, comme une transmission plus efficace, elle perdure. Plus un virus se transmet, plus il se réplique et plus le risque d’apparition de mutations est important. Lorsqu’un virus cumule plusieurs mutations, on l’appelle variant. De nombreux ont déjà émergé, comme l’Alpha (anglais), le Bêta (sud-africain), le Gamma (brésilien), ou il y a quelques mois le Delta (indien). Dans cette étude, les scientifiques cherchent à mieux caractériser Delta, qui semble plus pathogène que les autres.

Pour cela, un consortium de chercheurs japonais (Universités de Miyazaki, Hokkaido, Tokyo, Kanagawa et de Kumamoto) vient d’analyser la pathogénicité du Delta, c’est-à-dire sa capacité à causer la maladie, sur un modèle d’hamsters infectés par les différents variants ou la souche d’origine de Wuhan. La perte de poids des hamsters est supérieure chez ceux infectés par le variant Delta, et l’inflammation pulmonaire y est plus importante.

Les scientifiques ont ensuite cherché à identifier la raison de ce pouvoir pathogène supérieur. Ils ont réalisé des tests in vitro en culture cellulaire. Ils ont observé que le variant Delta se multipliait plus lentement que la souche d’origine de Wuhan. En revanche, ils ont remarqué que l’infection par le variant Delta formait de plus larges syncytia, c’est-à-dire entraînait la fusion de plusieurs cellules pour n’en former qu’une seule. Cette lyse des cellules est provoquée par l’activité de fusion des membranes portée par la protéine de surface Spike (S) du virus. La formation des syncytia est l’une des causes de la pathogénicité du virus. Mais pourquoi l’activité de fusion est-elle supérieure ? Les chercheurs ont montré que c’était la mutation P681R, présente dans la protéine S du variant Delta, proche de la région portant l’activité de fusion, qui permet d’augmenter cette fusion des membranes.

Il est essentiel de caractériser rapidement les variants émergents afin d’évaluer leurs risques, comme cela est en ce moment le cas pour Omicron.

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