La pandémie de COVID-19 a éprouvé les systèmes de santé. Les cas graves de la maladie ont souvent submergé les services de soins, notamment en réanimation. Le taux de mortalité moyen est de 3% mais il existe de grandes disparités entre d’une part, les personnes âgées avec comorbidités et les jeunes et, d’autre part, entre les pays eux-mêmes. On peut penser que pour les patients atteints de formes graves de COVID-19 en Afrique, où les systèmes de santé sont moins performants que sur d’autres continents, les chances de survie sont moindres. Mais ces cas sont peu documentés. Une étude africaine (The African COVID-19 Critical Care Outcomes Study) vient d’évaluer la mortalité des patients atteints de formes graves et les facteurs responsables de cette mortalité dans ce continent.
Pour cela, les chercheurs ont étudié 3 140 patients admis en soins intensifs entre mai et décembre 2020 dans 64 hôpitaux de 10 pays d’Afrique. Les patients ont tous plus de 18 ans (âge moyen de 56 ans) et 60% sont des hommes. Le taux de mortalité chez ces patients atteint 48%, ce qui est bien plus élevé que les taux des autres continents, le taux moyen mondial étant de 32%.
Il est vrai que les pays d’Afrique possèdent moins d’unités de réanimation. De plus, ces unités sont moins bien équipées que sur les autres continents et font souvent face à des pénuries de médicaments, de matériels ou de personnels. En particulier, les hôpitaux et les unités de soins critiques sont limités sur le continent africain. De nombreux patients aux faibles ressources ont ainsi des difficultés pour accéder aux soins, ce qui retarde leur prise en charge. Le taux de mortalité des patients admis en soins intensifs est alors beaucoup plus élevé que sur les autres continents.
Et comme partout ailleurs, les chercheurs africains ont constaté que les comorbidités, comme l’infection par le VIH, le diabète et les maladies chroniques du foie ou des reins, sont des facteurs qui augmentent le taux de mortalité. En revanche, traiter les patients avec des stéroïdes permet une diminution des décès. De plus, contrairement à ce qui a pu être montré dans d’autres études, les hommes ne semblent pas avoir plus de risques de mortalité que les femmes.