Le SARS-CoV-2 est un virus nouveau, et malheureusement, l’étude de l’immunité-mémoire ne peut pas se fonder uniquement sur des prédictions de la réponse immunitaire observée à un temps court après guérison. Ainsi, évaluer ces réponses mémoires, plusieurs mois après une infection, est nécessaire pour vérifier la réactivité de l’organisme. Elle requiert l’étude de ses différents composants, comprenant les anticorps, les LB, les LT CD4+ et CD8+, qui peuvent avoir des cinétiques immunitaires mémoires différentes, c’est-à-dire des vitesses de réactions variables.
Pour réaliser cela, on a observé 185 individus infectés par le virus. Ils étaient âgés de 19 à 81 ans et présentaient la maladie à différents stades (asymptomatique, symptômes légers, moyens, modérés ou sévères). Des échantillons sanguins ont été prélevés jusqu’à 8 mois après infection afin d’étudier les anticorps et les cellules immunitaires mémoires circulantes.
Tout d’abord, concernant la réponse humorale, on a observé que 90% des sujets étudiés possèdent des anticorps neutralisants 6 à 8 mois après infection. Les IgG dirigés contre la protéine Spike du virus (protéine de surface) sont durables dans le temps, avec une légère diminution après 6 mois. Les anticorps dirigés contre le domaine de liaison au récepteur (RBD, domaine situé sur la protéine Spike) et contre la protéine de nucléocapside suivent globalement la même cinétique que ceux dirigés contre la protéine Spike. Néanmoins, l’amplitude de la réponse anticorps est très hétérogène selon les individus et ceci est une caractéristique centrale de l’immunité mémoire face à ce virus.
De même, les réponses LB mémoire apparaissent robustes et durables : elles sont spécifiquement dirigées contre la protéine Spike, la protéine RBD et la nucléocapside et elles apparaissent similaires. La quantité de LB augmente légèrement, puis se stabilise durant les cinq premiers mois post-infection comme le montre la figure :