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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Doser les biomarqueurs pour prévoir l’évolution de la maladie

La mortalité et la sévérité de la maladie COVID-19 sont associées à des niveaux élevés de cytokines et de certains biomarqueurs inflammatoires, molécules essentielles au diagnostic. Les cytokines, comme l’interleukine IL-6, sont de petites protéines immunologiques, produites à la suite de l’infection, qui régulent à distance l’activité des cellules immunitaires. Un biomarqueur est quant à lui une substance biologique liée à l’infection et dont les taux sont mesurables. On retrouve, par exemple, la CRP (Protéine C Réactive), sécrétée par le foie lors des réactions inflammatoires.

Lors des études cliniques, les patients sont en général séparés en deux groupes : les cas critiques et les autres. Pour cela, on utilise, par exemple, le ROX, indice physiologique qui combine les paramètres respiratoires et la quantité d’oxygène que reçoit un patient. Une des difficultés de la prise en charge est qu’à cette heure, aucun outil pronostic ne peut prédire si des patients non critiques vont rester stables ou s’ils vont évoluer vers une détresse respiratoire sévère. Les identifier à temps pourrait permettre de hiérarchiser les risques et optimiser la prise en charge.

Pour combler cette lacune, les auteurs ont analysé rétrospectivement les données médicales des 100 premiers patients COVID-19, confirmés par PCR, admis en mars-avril 2020 à l’hôpital de Brigham aux USA. Ils ont trié les patients en 3 groupes : les cas « modérés », stables et non intubés au cours de l’hospitalisation; les cas « progressifs », initialement modérés mais dont la santé respiratoire s’est détériorée par la suite et a nécessité une intubation; les cas « sévères », instables et ayant nécessité une intubation dans les 12h suivant leur admission à l’hôpital. Sur cette base, ils ont ensuite établi et comparé les profils de plusieurs biomarqueurs inflammatoires des patients.

Les auteurs confirment certaines études antérieures montrant que, chez les patients sévères, les taux de CRP et d’IL-6 sont plus élevés que chez les patients modérés. En revanche, ils établissent que chez les patients progressifs, le taux de CRP augmente significativement au cours des premières 48h suivant leur admission, alors qu’il reste stable chez les patients modérés.

Cela montre qu’il faut une surveillance précoce et attentive de la tendance de ces biomarqueurs, et non considérer uniquement la valeur absolue de leur taux au moment de l’admission à l’hôpital. Pour les cliniciens de première ligne, il s’agit d’un outil pronostic, simple et plus fiable que l’indice ROX, pour évaluer la détérioration respiratoire et la nécessité de recourir à l’intubation.

Pour être complète, cette étude doit maintenant être confirmée par d’autres hôpitaux et appliquée à un panel plus large de biomarqueurs inflammatoires.

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