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Diabète de type 2 et crise de la COVID-19

La crise sanitaire due à la COVID-19 a des conséquences délétères sur de nombreuses maladies chroniques, et notamment sur l’obésité et le diabète de type 2. En effet, ces affections impliquent un plus haut risque de développer une maladie sévère lors d’une infection par le SARS-CoV-2. Le diabète de type 2 correspond à une dérégulation du taux de glucose dans le sang (hyperglycémie). Cette hyperglycémie provoque de nombreux effets néfastes à long terme, comme des problèmes cardiovasculaires, rénaux ou des atteintes de la rétine par exemple. Le diabète de type 2 touche principalement les adultes et les personnes âgées, et est associé au surpoids. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 422 millions de personnes sont atteintes de diabète de type 2 et 622 millions de personnes sont en surpoids à travers le monde. Le nombre de personnes touchées a considérablement augmenté ces dernières années avec le vieillissement de la population, mais aussi par la sédentarité. Dans une récente étude, des chercheurs ont recensé les dernières avancées sur les causes du diabète de type 2 (nommé diabète dans le reste du texte) et l’impact de la pandémie sur ces malades.

Le diabète et l’obésité sont tout d’abord liés à des facteurs environnementaux, principalement une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique. Malgré tout, des personnes ayant de bonnes habitudes de vie peuvent également développer un diabète. Des facteurs génétiques prédisposant jouent en effet un rôle dans le déclenchement de ces affections (estimé comme modéré à haut). Les mutations génétiques mises en cause se trouvent principalement dans les gènes impliqués dans la physiopathologie du poids et la régulation du métabolisme du glucose.

L’épigénétique joue également un rôle dans l’apparition du diabète. Il s’agit de la transformation biochimique des gènes (sans modification de leur séquence) provoquant la modulation de leur expression et activité, permettant ainsi une adaptation rapide de l’organisme à des changements d’environnement. Elle peut influencer directement la régulation du métabolisme. Certaines étapes-clefs du développement influent grandement sur l’épigénome (la régulation de l’expression des gènes) sur le long terme comme aux moments du développement in utero ou de la puberté par exemple, et peuvent prédisposer aux maladies métaboliques.

L’horloge biologique peut également provoquer des désordres métaboliques. Il s’agit d’un mécanisme autonome permettant d’anticiper le rythme circadien et ainsi d’adapter le métabolisme via la sécrétion d’hormones. Parmi ces hormones se trouve l’insuline qui a un rôle dans le métabolisme des glucides et directement impliquée dans le diabète. On a montré que le décalage entre rythme biologique et rythme de vie était un facteur de prédisposition au diabète. D’autres facteurs de risques sont actuellement étudiés, mais non encore vérifiés (comme la tolérance thermique).

Quelles sont les implications de cette maladie face à la COVID-19 ? Elles seraient à double-sens. Chez les personnes atteintes de diabète ou d’obésité, le risque de développer une forme grave augmente. Mais le SARS-CoV-2 pourrait également être une cause de diabète. En effet, le virus pénètre dans les cellules via le récepteur cellulaire ACE2, présent aussi sur les cellules pancréatiques. L’infection par le virus pourrait entraîner une perte de la capacité à sécréter de l’insuline et la destruction des cellules pancréatiques, entraînant chez des patients sans antécédent de maladie métabolique, des hyperglycémies sévères.

On voit ainsi que le diabète et l’obésité ne sont pas seulement des dérégulations du métabolisme glucidique mais aussi des syndromes aux multiples facettes et risques médicaux et sociaux.  La prévention de l’obésité reste probablement le moyen le plus efficace pour réduire la prévalence des maladies métaboliques. Des actions sociétales sont nécessaires, comme promouvoir l’activité physique ou ouvrir des négociations avec l’industrie agro-alimentaire. Le développement de la médecine personnalisée peut également être une solution. Elle est définie par le bon traitement au bon moment pour la bonne personne. Elle permettra un diagnostic précis, des recommandations personnalisées sur le style de vie et de conseiller le traitement adapté. Mais aujourd’hui, seul un petit nombre d’individus bénéficie de cette médecine personnalisée dans le cadre de l’obésité et du diabète.

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