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Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

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Des vidéos du personnel hospitalier efficaces contre la COVID-19 ?

Au cours de la pandémie de COVID-19, la population s’est posée de nombreuses questions de santé. Naturellement, les médecins et infirmiers ou infirmières, en première ligne face au virus, ont été les plus écoutés. Certains d’entre eux ont diffusé plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux afin de fournir des messages préventifs ou des explications sur la maladie, le virus ou la vaccination. A grande échelle, l’impact de ces vidéos sur les connaissances et les comportements reste mal connu.

Des chercheurs américains (Massachussetts Institute of Technology, Cambridge) ont mené un essai randomisé (NCT04644328 & AEARCTR-0006821) afin de mieux comprendre les effets de la diffusion massive de courtes vidéos via Facebook (utilisé par 70% des adultes américains) sur les comportements à l’échelle locale.

En novembre 2020, les cas d’infections étaient en hausse et le CDC (Center for Disease Prevention) recommandait de ne pas voyager pendant les vacances de fin d’année, afin de limiter le brassage de la population et donc l’incidence des cas de COVID-19. Avant ces fêtes, 11 médecins et infirmières ont donc diffusé 20 vidéos (enregistrées sur leurs smartphones) diffusées en tant que « contenus sponsorisés » (ads), recommandant de rester à la maison pour les vacances. Dans 13 états et 820 comtés, ces vidéos ont été reçues par plus de 11 millions d’utilisateurs avant Thanksgiving et par plus de 23 millions d’utilisateurs avant Noël.

Dans les comtés les plus peuplés (avec le plus de ZIP codes), les utilisateurs de Facebook (utilisant sa géolocalisation) ont réduit significativement leur distance de voyage durant les 3 jours précédant les vacances. En revanche, ils ne sont pas vraiment restés à la maison pendant cette période (72% étaient absents le premier jour des vacances). On suppose qu’ils ont fait la fête « localement », ce qui a dû avoir un impact épidémiologique comparé aux déplacements plus lointains. Les chercheurs ont en effet évalué à 3,5% la réduction globale des nouveaux cas de COVID-19 dans ces régions entre 5 et 19 jours suivant cette campagne.

Les individus sont donc globalement sensibles aux messages provenant de personnels hospitaliers. Il s’agit de la première étude montrant que cette voie de communication, ainsi que la réduction des voyages, peuvent contribuer à sauver des vies. Les auteurs suggèrent d’utiliser ces approches pour sensibiliser à la vaccination et posent la question de savoir si des campagnes plus longues, avec d’autres réseaux sociaux, des vidéos relayées par des célébrités, ou d’autres types de messages (plus longs, non sous forme de ads) pourraient être encore plus efficaces.

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