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Cas de thromboses après la vaccination à l’AstraZeneca

La vaccination est la principale arme contre la COVID-19. Depuis décembre 2020, 4 vaccins ont été autorisés par l’Agence Européenne de Santé : deux vaccins à ARNm (Pfizer-BioNtech et Moderna) et deux vaccins à adénovirus (AstraZeneca et Janssen). Le 7 avril 2021, plus de 82 millions de doses de vaccins ont été administrées en Europe.

Dans de nombreux pays, les personnels de santé, en contact avec des patients infectés par la COVID-19, ont été vaccinés en priorité, principalement, avec l’AstraZeneca. Sur les 25 millions de personnes vaccinées avec ce dernier, 86 cas de thromboses, qui ont conduit à 18 décès, ont été rapportés. Une thrombose ou accident thrombotique correspond à la formation d’un caillot sanguin, dans une veine ou une artère, causé par une réaction auto-immune d’agrégation de plaquettes (thrombocytes). Ce caillot sanguin peut survenir dans différentes veines ou artères, empêchant une bonne irrigation sanguine et pouvant être fatal selon la région où il survient (exemple des embolies pulmonaires ou des accidents vasculaires cérébraux). Les cas de thrombose, survenus après l’injection du vaccin AstraZeneca, ont été analysés par deux études indépendantes afin d’établir un lien entre ces accidents thrombotiques et cette vaccination.

La première étude a porté sur 11 patients allemands et autrichiens (dont 9 femmes), âgés de 22 à 49 ans, qui présentaient un ou plusieurs évènements thrombotiques 5 à 16 jours après la vaccination : thrombose veineuse cérébrale, thrombose veineuse viscérale, embolie pulmonaire ou autres thromboses. Au total, 6 des 11 patients sont décédés, dont un d’une hémorragie intracrânienne. Pour connaître l’origine de ces thromboses, les scientifiques ont réalisé des tests immunologiques (ELISA) sur le sérum des patients afin de mettre en évidence la présence d’auto-anticorps (des anticorps dirigés contre une partie de nous-mêmes). Ces thromboses semblent être dues à la production d’anticorps dirigés contre un facteur plaquettaire. Ces complexes sont à l’origine de la formation des caillots responsables des accidents vasculaires et ils entraînent une chute du nombre de plaquettes (thrombocytopénie). L’ensemble des 11 patients présentaient une thrombocytopénie et un taux important de ces auto-anticorps. Ces cas de thromboses ont déjà été observés après des infections virales ou bactériennes. Les adénovirus (vecteurs utilisés dans ce vaccin) sont d’ailleurs connus pour se lier aux plaquettes. Néanmoins, la quantité infime de vaccin administré n’explique pas bien l’accident thrombotique survenant bien après l’injection.

La seconde étude a porté sur 5 patients admis à l’hôpital d’Oslo (dont 4 femmes), tous professionnels de santé, âgés de 32 à 55 ans, qui présentaient un ou plusieurs évènements thrombotiques dans des zones inhabituelles, dans les 7 à 10 jours après l’injection du vaccin AstraZeneca. Quatre de ces patients ont présenté une hémorragie cérébrale majeure, dont 3 sont décédés. De la même façon que durant la première étude, les scientifiques ont réalisé des tests ELISA sur le sérum des patients afin de quantifier les auto-anticorps, dirigés contre un facteur plaquettaire, responsables de la formation de caillots sanguins. L’ensemble des cinq patients présentait, comme dans la première étude, une thrombocytopénie et un taux anormalement élevé de ces auto-anticorps.

Ces deux études présentent des cas de thromboses survenues, une à deux semaines après la vaccination à l’AstraZeneca, chez des sujets âgés de 22 à 49 ans. Un lien a pu être établi entre les évènements thrombotiques et le système immunitaire des patients (présence d’auto-anticorps dirigés contre un facteur plaquettaire). Ce type d’effets secondaires semble aussi concerner le vaccin Janssen, utilisant également un adénovirus. Bien que très rares, ces cas de thromboses après la vaccination sont un phénomène nouvellement décrit, qui a des conséquences désastreuses et qui touchent des individus jeunes en bonne santé. Reste à connaître précisément la fréquence de ces complications et d’évaluer la balance bénéfices-risques de ces vaccins.

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