News

COVID-19.info

Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

Site développé par 100pour100 MEDECINE

L’efficacité de Moderna après 6 mois

Depuis plusieurs mois, l’émergence de variants du SARS-CoV-2 est particulièrement surveillée car ces nouvelles souches peuvent être plus virulentes et échapper à l’immunité, même vaccinale. C’est le cas notamment des variants Alpha (⍺) anglais, Bêta (β) sud-africain, Gamma (ɣ) brésilien, Epsilon (ε) californien, Delta (δ) indien et Iota (Ɩ) new-yorkais. La plupart des études ont évalué la réponse des vaccins contre ces variants seulement à court terme et montrent que leur efficacité est généralement réduite, notamment contre les variants Alpha, Bêta et Delta. Des chercheurs américains du NIH (Vaccine Research Center, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, National Institutes of Health, Bethesda) ont mesuré la réponse du vaccin ARNm Moderna contre ces différents variants jusqu’à 6 mois après la seconde dose de vaccination.

Pour ce faire, ces chercheurs ont testé le sérum (qui contient les anticorps) d’individus vaccinés avec le vaccin Moderna : 8 personnes par groupe d’âge (18-55 ans, 55-70 ans et 71 et plus) à 4 temps différents (1 mois après la 1ère dose et 2 semaines, 3 mois et 6 mois après la 2nde dose). Ils ont tout d’abord mesuré la neutralisation de particules virales in vitro. Après la 1ère dose, l’ensemble des variants est neutralisé, mais à faible niveau. La neutralisation est la plus forte 2 semaines après la 2nde dose et décline jusqu’à 6 mois.

Cette neutralisation est aussi efficace pour le variant Alpha que pour la souche d’origine. Le variant le moins bien neutralisé est le variant Bêta. Tous les sérums testés permettent la neutralisation de tous les variants, 2 semaines après la 2nde dose, mais à des niveaux différents. 6 mois après la 2nde dose, 88% des sérums neutralisent le variant Alpha, et 58% le Bêta.

Les chercheurs ont ensuite analysé l’impact des différentes mutations. Parmi elles, la mutation E484K, présente sur les variants Bêta et Gamma, semble diminuer significativement la neutralisation du virus.

Pour finir, ils ont comparé les différents groupes d’âge. Les scientifiques ont ainsi observé les taux de neutralisation les plus bas chez les individus les plus âgés, mais cet impact est mineur dans la majorité des tests.

Le vaccin Moderna permet donc de déclencher une neutralisation du virus par les anticorps qui persiste jusqu’à 6 mois après la 2nde dose, même si cette activité de neutralisation est réduite face aux variants. Ces données sont précieuses pour évaluer le besoin d’une 3ème dose de vaccin ou pour sa mise à jour.

error: Content is protected !!