L’âge est un des principaux facteurs de risque pour la plupart des maladies chroniques comme le cancer, le diabète ou les maladies cardiovasculaires. La pandémie de COVID-19 a particulièrement mis en lumière la vulnérabilité des personnes âgées. Réduire les effets de l’âge pourrait donc permettre de lutter plus efficacement contre le SARS-CoV-2.
La sénescence cellulaire est le processus biologique de vieillissement des cellules, qui provoque des modifications dans leur morphologie, l’expression de leurs gènes, leur métabolisme et qui leur confère une certaine résistance à la mort cellulaire programmée (l’apoptose). Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et sécrètent des facteurs pro-inflammatoires conduisant à une inflammation chronique chez les personnes âgées. Des chercheurs américains (University of Minnesota, Robert and Arlene Kogod Center on Aging, Rochester) ont montré que ces cellules seraient une cause des nombreuses conséquences néfastes de la COVID-19 chez les personnes âgées et que de nouveaux médicaments, permettant d’éliminer les cellules sénescentes, pourraient diminuer les cas graves.
Ces chercheurs ont tout d’abord analysé la réponse in vitro des cellules sénescentes face à une simulation d’infection par un pathogène. Ils ont ainsi montré que les cellules sénescentes ont une expression bien supérieure de facteurs inflammatoires en réponse à l’infection que les cellules classiques. Ils ont ensuite simulé l’infection avec la protéine Spike du SARS-CoV-2, toujours in vitro, et sont parvenus aux mêmes conclusions.
Pour déterminer si elles seraient identiques in vivo, ces scientifiques ont également simulé une infection chez des souris jeunes et âgées. On a ainsi pu confirmer les résultats précédents : les cellules sénescentes ont une réponse hyper-inflammatoire face à l’infection. De plus, la mortalité chez les souris âgées, face à une infection, est bien plus importante que chez les souris jeunes.