Un réplicon du SARS-CoV-2 : un outil précieux pour son étude

Pour combattre le SARS-CoV-2 et s’armer de thérapeutiques efficaces, nous devons l’étudier et tester des traitements candidats. Il est pourtant compliqué d’utiliser le virus en culture cellulaire pour des raisons principalement de sécurité. C’est un virus contagieux et dangereux, il vaut donc mieux éviter de le manipuler. Des chercheurs (des universités Rockefeller, New York, USA, et de Bern, Suisse) ont mis au point un outil de biologie moléculaire permettant de produire un virus SARS-CoV-2 qui se multiplie dans les cellules in vitro (culture cellulaire) mais qui n’est pas infectieux.

Pour cela, ces chercheurs ont mis au point pour le SARS-CoV-2 ce que l’on appelle un réplicon, molécule d’ARN ou d’ADN pouvant se répliquer de façon autonome. C’est un outil mis au point pour d’autres virus, comme le virus de l’hépatite C. Les réplicons permettent d’étudier une partie du cycle d’un virus, sans produire de particules infectieuses. Le principe est de supprimer une partie du génome du virus afin qu’il ne puisse pas produire une de ses protéines. Puisqu’il manque un de ses composants clefs, le virus ne sera pas infectieux.

De cette façon, les scientifiques ont construit un réplicon composé de l’ARN du SARS-CoV-2, c’est-à-dire son génome, en ayant supprimé le gène codant la protéine de surface Spike, protéine indispensable pour l’entrée du virus dans la cellule. Le réplicon est alors introduit dans des cellules en culture et la machinerie de la cellule est utilisée pour produire les différentes protéines du SARS-CoV-2 codées par le réplicon. Dans les cellules qui expriment de façon stable ce réplicon, il est alors possible d’insérer l’ARN de la protéine Spike de façon provisoire. Cela permet d’étudier l’entrée de ces particules virales portant la protéine Spike de différents variants sans avoir de virus infectieux.