Les premiers résultats montrent que le Baricitinib est bien toléré par les macaques, sans aucun signe de pathologie dû au traitement comparé à ceux non traités. Chaque jour, l’état de santé des macaques est surveillé par des vétérinaires (perte d’appétit, postures, agitation, taux d’oxygène, …). Les charges virales ont été évaluées à partir d’écouvillonnages nasopharyngés et lavages bronchoalvéolaires. Aucune différence n’a été observée chez les macaques traités et non traités, ce qui signifie que le traitement ne permet pas de diminuer la réplication du virus dans les cellules, contrairement aux modélisations qui avaient été réalisées auparavant.
Cependant, si les charges virales sont bien les mêmes dans les 2 groupes, les effets pathologiques du virus sont très distincts. On a en effet surveillé la pathologie et l’inflammation pulmonaire. Pour cela, on a réalisé des radiographies des poumons des macaques et évalué l’œdème pulmonaire. Seul, un des macaques non traités par le Baricitinib a été atteint d’une pneumonie sévère. Les marqueurs inflammatoires ont été mesurés dans le plasma des animaux, notamment la ferritine et la protéine C Réactive. Ces derniers sont des marqueurs de cas sévères de COVID-19 chez l’homme. Ces marqueurs apparaissent plus élevés chez les animaux non traités par le Baricitinib. De plus, le traitement diminue le recrutement des polynucléaires neutrophiles et des macrophages au niveau des alvéoles pulmonaires. Enfin, les poumons ont été disséqués après euthanasie des animaux, dix ou onze jours après infection par le virus. Les poumons des macaques traités sont moins atteints que ceux des non-traités. Dans l’ensemble, ces données suggèrent un effet thérapeutique du Baricitinib dans la diminution de l’inflammation et de la pathologie des poumons.
Les chercheurs ont également analysé l’expression des gènes des cellules pulmonaires par séquençage. Les résultats montrent que les gènes de l’inflammation sont moins activés chez les macaques traités : on observe une diminution de l’expression des gènes codant les cytokines pro-inflammatoires. Néanmoins, le traitement laisserait intacte la réponse immunitaire antivirale innée.
Enfin, on s’est intéressé à la réponse immunitaire cellulaire adaptative dans les lavages bronchoalvéolaires. On a ainsi déterminé que la réponse Lymphocyte T (LT) CD4+ et CD8+ est réduite chez les macaques traités.