Cependant, ces anticorps possèdent généralement peu de mutations, ce qui peut conduire à des retournements : ces anticorps peuvent aussi agresser le corps sain. En effet, ce sont ces mutations (ou recombinaisons génétiques) qui sont à l’origine de l’ajustement des sites de fixation de l’anticorps, lui donnant ainsi sa spécificité. Sans cette dernière, ces anticorps ne sont pas assez précis et risquent de s’attaquer à trop de fausses cibles.
L’étude de ces anticorps anti-RBD pourrait donc être d’une grande aide dans le combat contre la pandémie. Pour sélectionner les meilleurs candidats, des chercheurs ont séquencé 598 anticorps de 10 patients infectés, puis ils ont affiné leur recherche sur la base de plusieurs critères :
- la réactivité à la protéine Spike du SARS-CoV-2
- les capacités neutralisantes des anticorps
- la concentration requise minimum pour neutraliser 50% du SARS-CoV-2
Sur ces critères, on a étudié les 18 meilleurs anticorps aptes à reconnaître l’enveloppe du virus. Cependant 4 d’entre eux réagissent également à des tissus humains sains : cerveau, muscles lisses des poumons, du cœur, des reins et du colon, faisant d’eux des mauvais candidats dans la lutte contre le SARS-CoV-2.
Sur cette liste de 14 anticorps restants, le CV07-209 a été sélectionné puisqu’il est le plus neutralisant in vitro pour la concentration la plus faible. Afin de tester son effet prophylactique et thérapeutique in vivo, on a testé un modèle d’infection par le SARS-CoV-2 chez le hamster. Chez le groupe « prophylactique », le CV07-209 a été administré à une concentration de 18 mg/kg 24h avant infection, tandis que chez le groupe « thérapeutique », il a été administré à la même concentration 2h après infection. On a aussi procédé à une injection sur un groupe contrôle avec un anticorps non spécifique pour le SARS-CoV-2. On suit l’infection par la perte de poids des hamsters ainsi que par la mesure des particules virales après sacrifice.