Acquérir une immunité collective, que ce soit par l’infection ou par la vaccination, est nécessaire pour contrôler une pandémie alors que le SARS-CoV-2 continue à circuler. Différents vaccins sont accessibles depuis plusieurs mois, en particulier les vaccins ARNm. Ces vaccins codent pour la protéine de surface Spike de la souche d’origine de Wuhan et ont été largement administrés à travers le monde. Ils présentent une très bonne efficacité pour éviter les formes symptomatiques de la COVID-19.
Sur le plan immunitaire, ces vaccins enclenchent une réponse-anticorps importante qui est en corrélation avec la protection contre le virus. Ces anticorps circulants persisteraient au moins 6 mois dans l’organisme mais leur taux diminuerait avec le temps. La vaccination enclenche également des réponses lymphocytes B (LB) et T (LT) importantes pour la mémoire immunitaire. Des études ont été menées mais elles se sont intéressées à l’immunité-mémoire après une infection, ou à l’immunité à court terme après la vaccination. Des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie (USA) ont analysé la réponse immune plusieurs mois après une vaccination ARNm et la réponse induite face à des variants.
Pour cela, ces chercheurs ont étudié une cohorte de 61 individus traités avec un vaccin ARNm (Pfizer-BioNTecch ou Moderna). Ces 61 individus forment 2 groupes selon qu’ils ont été infectés (16 individus) ou non (45 individus) par le SARS-CoV-2 avant leur vaccination. Pour chaque individu, 6 prélèvements sanguins ont été effectués, d’avant leur vaccination et jusqu’à 6 mois après leur 2ème dose.
A partir de ces échantillons, les scientifiques ont mesuré les anticorps, les LB et les LT-mémoires spécifiquement dirigés contre le SARS-CoV-2. Les chercheurs ont tout d’abord confirmé que les vaccins ARNm induisent une forte réponse-anticorps qui connait un pic une semaine après la 2ème injection et qui ensuite diminue progressivement. Cette baisse est similaire chez les personnes ayant été infectées ou non au préalable par le SARS-CoV-2. Malgré cette diminution des anticorps, ralentie entre 3 et 6 mois après la 2ème dose, ils restent détectables après 6 mois.