News

COVID-19.info

Vulgarisation scientifique des avancées de la recherche sur la COVID-19

Site développé par 100pour100 MEDECINE

Quelles séquelles un an après l’hospitalisation ?

La pandémie de COVID-19 reste un problème de santé publique majeur. Elle a fait 200 millions d’infectés et plus de 4,3 millions de décès. Des séquelles après une infection par le SARS-CoV-2 ont déjà été rapportées, et cela devient préoccupant au vu du nombre de cas. Jusqu’à maintenant, 2 études sont parues avec seulement 120 patients ayant été infectés par le virus et suivis sur 12 mois mais elles n’ont rapporté que des atteintes respiratoires. Or les conséquences à long-terme de la COVID-19 sont globalement mal connues chez les patients ayant été hospitalisés. Des chercheurs chinois viennent de rapporter les séquelles des patients 6 mois et 12 mois après leur hospitalisation.

Ces chercheurs ont étudié une cohorte de 1 276 patients infectés et admis à l’hôpital de Wuhan entre le 7 janvier et le 29 mai 2020 et d’un âge moyen de 59 ans. Après 6 et 12 mois, les patients ont rempli un questionnaire sur leurs symptômes et leur qualité de vie. Ils ont également passé une visite médicale, un test de marche et des analyses de biologie médicale. De plus, on a relevé leur activité professionnelle lors de la visite des 12 mois.

Qu’en résulte-t-il ? La proportion de patients ayant au moins une séquelle diminue entre 6 et 12 mois, passant de 68 à 49%, et cela quelle que soit la sévérité de la maladie. Pour les séquelles les plus communément rapportées figurent les faiblesses musculaires ou la fatigue. Ces symptômes, comme d’autres (difficulté d’endormissement, chute de cheveux, trouble du goût ou de l’odorat) se résolvent dans la majorité des cas entre 6 et 12 mois.

En revanche, certains symptômes concernent plus de personnes à 12 mois qu’à 6 mois, comme l’anxiété ou la dépression (26% à 12 mois contre 23% à 6 mois). Les chercheurs ont également noté que des difficultés respiratoires persistent chez quelques patients, mais principalement chez ceux qui ont connu un stade critique de la maladie.

Avant la COVID-19, 53% des individus étaient retraités, et 38% avaient un emploi à temps plein ou à temps partiel. Après 12 mois, 88% des personnes ont retrouvé leur travail. 12% des personnes n’exercent plus leur emploi précédent, dont 32% d’entre elles parce qu’elles se sentent diminuées physiquement.

Plus globalement, qu’en est-il de la qualité de vie de ces patients ? Lorsque les chercheurs les comparent aux autres, soit un groupe-contrôle de 3 383 personnes de personnes hospitalisées pour d’autres raisons, on remarque que la qualité de vie déclarée chez les patients COVID-19 est moins bonne.

Mais ces résultats sont-ils systématiques ? En réalité, ils varient aussi selon le type de traitement reçu. Les scientifiques ont ainsi pu analyser que le traitement par corticostéroïdes pendant la phase aiguë de la COVID-19 augmente le risque de fatigue et de faiblesse musculaire dans les mois suivants. En revanche, un traitement par anticorps thérapeutiques diminue ce risque. Ces 2 traitements ne sont cependant pas associés à un risque accru d’anxiété ou de dépression, contrairement à l’âge.

Cette étude est la plus vaste réalisée sur les séquelles de patients infectés par le SARS-CoV-2 et hospitalisés. Globalement, les patients retrouvent une bonne santé physique et reprennent leur emploi. Toutefois, un certain nombre de séquelles peuvent persister et les individus ayant été infectés sont globalement en moins bonne santé que les personnes n’ayant pas eu la COVID-19. Il est nécessaire de continuer à suivre ces patients sur le plus long-terme et de mieux comprendre la pathogénèse au long cours de ce virus.

error: Content is protected !!