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Les rares cas sévères chez les enfants

A l’exception des nourrissons, les cas sévères de COVID-19 touchent majoritairement les adultes. Bien qu’ils soient sensibles à l’infection par le SARS-CoV-2, les enfants ne représentent que 1,5% des hospitalisations. Contrairement à ce qu’on pensait, ils ont un rôle relativement limité dans la diffusion du SARS-CoV-2. Ils développent une réponse immune complète et efficace suite à l’infection, tout comme les adultes, mais leurs tissus et organes ne sont pas endommagés par une inflammation incontrôlée. Cela reflète une meilleure faculté de réparation et de contrôle de l’infection, comme pour d’autres infections virales, et une meilleure capacité à résoudre l’inflammation suite à une primo-infection. Parmi les enfants hospitalisés, environ la moitié a une santé fragile (immunosuppression, cancers, maladies pulmonaires, cardiaques ou neurologiques). Pour l’autre moitié, les facteurs de risque sont inconnus.

Très tôt durant la pandémie, on a pourtant observé qu’ils risquaient de développer des symptômes proches de ceux de Kawasaki (vascularite aigüe observée chez certains nourrissons). En effet on a observé chez eux des syndromes multi-inflammatoires (fièvre, douleurs abdominales, myocardite) et des rashs cutanés (l’apparition soudaine et passagère de boutons ou plaques rouges). S’ajoutent des troubles gastro-intestinaux, chocs et lymphopénies, regroupés sous le terme MIS-C (multisystem inflammatory syndrome in children) ou PIMS (pediatric inflammatory multisystem syndrome). Cela correspond à un cas pour 100 000 et ce syndrome est précédé de plusieurs semaines asymptomatiques. Actuellement, ils sont traités avec des anticorps et de la prednisone (anti-inflammatoire stéroïdien).

Bien que les raisons précises soient encore inconnues, il semblerait que ces enfants aient des taux d’auto-anticorps plus élevés et qu’ils montrent une surexpression du répertoire TCR (T Cell Receptor) TRBV11 menant à une sélection de « super-antigène » entraînant un déséquilibre de l’immunité. Aux USA, les enfants noirs et hispaniques sont les plus touchés. Il semblerait que des facteurs génétiques et environnementaux expliquent cela : par exemple, le syndrome de Kawasaki touche plus les enfants asiatiques, mais non ceux nés aux USA.

Reste la question de la vaccination des enfants. Les études cliniques sont trop rares à ce jour car les parents sont encore réticents. C’est compréhensible au vu du faible risque des enfants de développer des cas sévères. Pourtant, l’immunité collective doit passer par cette étape, en particulier si une souche plus virulente émerge dans le futur. La COVID-19 reste une maladie difficile à traiter, et des études approfondies sont cruciales pour mieux comprendre ces particularités génétiques, immunitaires et environnementales qui nous aideront à mieux protéger les plus jeunes et les plus âgés.

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