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Le vaccin Pfizer-BioNTech efficace contre le variant anglais

Aujourd’hui, on ne maîtrise pas encore la propagation du SARS-CoV-2, à cause notamment d’une vaccination encore limitée et de l’apparition de nouveaux variants du virus. En effet, des mutations apparaissent dans le génome du SARS-CoV-2, comme pour de nombreux virus. Parmi ces variants, le variant anglais a été découvert en septembre 2020 au Royaume-Uni. Il porte un nombre important de mutations (10 dans la protéine de surface Spike), et apparaît plus transmissible. Il s’est d’ailleurs propagé très rapidement à travers le monde et fait partie aujourd’hui des souches dominantes qui circulent.

Plusieurs vaccins sont sur le marché, dont le premier d’entre eux, le vaccin Pfizer-BioNtech, fondé sur une technologie d’ARNm. Or, ce vaccin, comme les autres, a été conçu à partir de la souche d’origine de Wuhan du SARS-CoV-2. Lors des essais cliniques de phase III, il est apparu efficace à 95% pour éviter les symptômes de la COVID-19 en cas d’infection par la souche de Wuhan. Deux études, l’une réalisée par des chercheurs de Pfizer-BioNtech, l’autre par une large collaboration internationale, viennent de montrer que l’efficacité du vaccin Pfizer-bioNTech contre le variant anglais était légèrement réduite, mais réelle.

Les chercheurs de Pfizer-BioNtech, la première équipe, se sont en effet servis de sérums (qui contient les anticorps) de 40 patients immunisés avec leur vaccin. Des pseudovirus portant les protéines de surface Spike du SARS-CoV-2 de la souche de Wuhan ou du variant anglais ont été utilisés pour les tests de neutralisation par le sérum des patients immunisés. Ces pseudovirus sont des modèles d’étude qui reproduisent la phase d’entrée dans les cellules des virus complets et qui sont plus facilement manipulables pour les tests de neutralisation. Ils ne se multiplient pas et peuvent donc être manipulés dans des laboratoires aux règles de protection biologique moins strictes. Ces scientifiques ont observé que l’efficacité de neutralisation contre le variant anglais était légèrement réduite.

Les chercheurs de la seconde étude ont utilisé les mêmes méthodes que celles de Pfizer-BioNtech. Ils ont eu recours aux sérums de 37 patients vaccinés avec le vaccin Pfizer-BioNTech pour tester la neutralisation de pseudovirus recouverts soit des protéines de surface Spike du variant d’origine de Wuhan, soit des protéines Spike du variant anglais. Ces chercheurs ont fait les mêmes observations que les précédents, à savoir que la neutralisation du variant anglais est légèrement moins efficace que celle  de la souche de Wuhan, mais qu’elle reste importante.

Dans cette seconde étude, les chercheurs ont également analysé la neutralisation du variant anglais portant en plus la mutation E484K, déjà observé chez certains patients. Pour ce variant, la perte d’efficacité de neutralisation est importante.

Les scientifiques ont ensuite poussé l’étude en utilisant cette fois-ci des sérums de patients ayant été infectés début 2020 et en utilisant un anticorps monoclonal. Les résultats ont montré la même légère baisse de neutralisation qu’avec le sérum des patients vaccinés.

C’est ce qu’on peut représenter ainsi :

En conclusion, ces 2 études sont rassurantes concernant la protection du vaccin Pfizer-BioNTech contre le variant anglais. Toutefois, ces analyses reposent sur des pseudovirus, non réplicatifs. Ce modèle d’étude, pratique à manipuler, reste éloigné d’une infection naturelle. Dans tous les cas, l’échappement de nouveaux variants à l’immunité procurée par le vaccin semble inévitable dans un futur plus ou moins proche. La vaccination étant une stratégie-clef de la sortie de cette crise sanitaire mondiale, il semble important de les adapter aux nouveaux variants. Ceux qui sont fondés sur la technologie ARNm permettent vraisemblablement de s’adapter plus facilement et donc plus rapidement aux nouveaux mutants.

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