Quelles sont les conclusions de cette enquête ?
Tout d’abord, les 3 protéines S, M et N ont la capacité d’induire une réponse lymphocytes T CD4+ et CD8+. On a détecté une réponse des lymphocytes T CD4+ spécifique chez 96% des patients et une réponse des lymphocytes T CD8+ spécifique chez 75%. La réponse des lymphocytes T CD4+ est donc plus importante que la réponse des lymphocytes T CD8+, ce qui confirme les résultats d’une précédente étude.
Ensuite, la réponse des lymphocytes T spécifique dirigée contre le SARS-CoV-2, des personnes au stade critique de la maladie, est aussi importante que celle observée chez les patients au stade modéré : on mesure une même quantité de lymphocytes T activés et la même expression d’interférons et de cytokines. De même, on compte un nombre similaire de lymphocytes T CD4+ et CD8+ mémoires entre les patients au stade critique et les patients au stade modéré.
De plus, des lymphocytes T sont capables d’agir de façon croisée contre le virus, mais à un taux plus bas, pour 3 des 10 patients non exposés au Sars-CoV-2, démontrant une immunité préexistante. Cette immunité préexistante est probablement due à une infection antérieure par d’autres coronavirus saisonniers, responsables de rhumes notamment. Cette réactivité croisée des lymphocytes T pourrait également expliquer l’hyper-réponse lymphocytes T provoquant une sur-inflammation dans les stades critiques de la maladie.
Enfin, l’étude propose de comparer la réponse lymphocytes T de patients ayant éliminé ou non le virus. 11 personnes ont été incluses dans le groupe des patients ayant éliminé le virus, et 7 personnes dans celui qui ne l’ont pas éliminé. Aucune différence significative n’a été observée au niveau de la réponse lymphocytes T entre ces 2 groupes. L’ampleur et les fonctionnalités de la réponse lymphocytes T sont comparables avant et après élimination du virus pour les patients qui étaient au stade critique de la maladie.
Curieusement, des taux supérieurs d’anticorps neutralisants dirigés contre le SARS-CoV2 ont été retrouvés chez les patients n’ayant pas éliminé le virus par rapport à ceux qui l’ont éliminé. Pour expliquer cette observation, on pourrait avancer que les anticorps qui empêchent le virus d’entrer dans les cellules conduisent à l’obtention d’un nombre plus important de virus libres dans l’espace extracellulaire. Mais cette observation nécessite d’être étudiée sur un groupe de patients plus important.